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Di Rupo formateur : « Un cadeau empoisonné » (presse francophone)

La mission du formateur Elio Di Rupo se résume, comme à l’été 2010, à « concilier l’inconciliable », selon les éditorialistes francophones. Qui y voient un « véritable cadeau empoisonné » du roi au président du PS, qui a « tout à y perdre ».

La nomination d’Elio Di Rupo en tant que formateur, annoncée lundi en début de soirée, alimente les éditoriaux de plusieurs quotidiens francophones mardi.

Dans Le Soir, qui titre en Une « Elio Di Rupo formateur : mission impossible ? », Véronique Lamquin estime que la désignation du président du PS est certes « un gigantesque pas en avant, une étape majeure » mais qu’elle laisse « perplexe, voire sceptique » : « Les obstacles de 2010 demeurent », insiste-t-elle, relevant les divergences toujours flagrantes entre les deux grands gagnants des élections, le PS et la N-VA. Pour elle, l’optimisme « n’est pas franchement de mise » : « La mission d’Elio Di Rupo se résume, comme à l’été 2010, à concilier l’inconciliable. A quoi bon, alors ? A vrai dire, il n’y avait pas d’autre solution. L’échec est possible, la réussite infiniment moins. »

Pour Christian Carpentier aussi, qui signe l’édito de La Dernière Heure, la désignation d’Elio Di Rupo « contre l’avis de Bart De Wever peut paraître risquée », mais « c’était pourtant, sans doute, la seule option possible. La première mission du président du Parti socialiste sera de forcer son principal rival (Ndlr, Bart De Wever) à sortir du bois sur ses intentions réelles. Seul un changement radical de méthode pourra laisser espérer y arriver. Des documents écrits et rendus publics, des palabres sortis de l’obsession du secret, des enjeux clairement débattus : tant que ces éléments ne seront pas de retour, Bart De Wever continuera à manipuler l’opinion flamande sans vergogne. Et à préserver ce qui l’effraie sans doute finalement le plus : devoir tomber le masque. »

Les quotidiens du groupe Sud Presse commentent aussi « la mission à hauts risques d’Elio Di Rupo ». Selon Hughes Danze, Di Rupo a « tout à perdre » car l’initiative royale est « un véritable cadeau empoisonné ». Le président du PS devra en effet jongler entre la N-VA, qui a fait savoir qu’elle veut gouverner « à droite toute », et les divergences « abyssales » sur le programme socioéconomique. D’après l’éditorialiste, la nomination intervient au pire moment alors que les élections communales d’octobre 2012 pèseront sur les négociations et les exigences de la N-VA et de Bart de Wever, « dont la grande ambition est d’être le futur bourgmestre d’Anvers ». « Plus que formateur, c’est le rôle de démineur que va jouer Di Rupo. Au risque de tout perdre. »

Enfin, si La Libre Belgique ne consacre pas son éditorial à cette information, elle estime toutefois, dans le titre de son article, que Di Rupo « entre dans le champs de mines », faisant référence notamment à l’insatisfaction de la N-VA, qui estime avait été mise « devant le fait accompli » et écartée « des choix importants ».

LeVif.be, avec Belga

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