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Di Rupo formateur : « Il prend des risques ! » (presse flamande)

Les éditorialistes flamands, s’ils saluent la nomination d’Elio Di Rupo comme formateur royale, estiment qu’on est encore loin d’un accord de gouvernement.

L’ensemble de la presse flamande, à l’exception du Tijd, consacre mardi ses éditoriaux à la désignation d’Elio Di Rupo en tant que formateur. Selon les éditorialistes flamands, la nomination d’un formateur ne signifie en rien qu’un gouvernement sera bientôt sur pied.

Les attentes autour du formateur Di Rupo ne sont pas grandes, remarque ainsi Luc Van der Kelen dans Het Laatste Nieuws. Ce dernier espère que le formateur ne recevra pas d’abord « la multitude de lobbyistes traditionnels » mais qu’il « se mettra vite au travail ».

Dans Het Nieuwsblad, Liesbeth Van Impe estime qu’il est difficile de ne pas être cynique « par rapport à l’épisode 338 de ce feuilleton que nous appelons formation ». Selon elle, il semble qu’Elio Di Rupo reconnaisse à nouveau qu’il veut finalement devenir le prochain Premier ministre : « Après tous ces intermèdes, il y a quelqu’un aux commandes qui serait capable d’imposer et conclure des accords. Il peut aujourd’hui être mieux préparé, car les missions intermédiaires ont au moins permis de mettre en exergue des schémas clairs, des propositions. » Mais elle rappelle que « le fossé entre la N-VA et le PS est toujours aussi grand et la méfiance encore plus forte ».

Bart Sturtewagen relève, dans De Standaard, l’importance de la décision de Di Rupo d’accepter la mission : « Depuis qu’il avait abandonné en septembre sa mission de préformateur, le doute subsistait sur son engagement. En se laissant choisir par le palais en tant que candidat Premier ministre, il prend des risques. Son objectif ne peut pas être d’être déboulé dans quelques jours. »

Bart Sturtewagen insiste encore sur le fait que cette désignation ne garantit pas la formation d’un gouvernement fédéral dans les dix semaines, comme l’avait proposé l’ancien négociateur royal Wouter Beke. « Il faut souhaiter beaucoup de succès à Elio Di Rupo. Il est face à ce que l’on peut appeler un défi. »

Pour la première fois depuis les élections, la Belgique a un formateur, mais pas encore de gouvernement pour autant, indique de son côté Eric Donckier dans Het Belang van Limburg : « Sur le contenu, nous sommes encore loin d’un accord. Di Rupo a dit non à la note de Vande Lanotte et non à la note de Beke. Celles-ci étaient le minimum minimorum pour la N-VA. »

Dans la Gazet van Antwerpen, Dirk Castrel note que la plupart des partis se sont montrés quelque peu surpris lundi soir de la rapidité de la décision du roi : « Di Rupo ne part pas d’une page blanche. Pour la réforme de l’Etat, les positions de tous les partis sont connues. » Mais la désignation d’un formateur ne signifie pas non plus, pour Castrel, qu’un gouvernement sera présenté demain : « Beaucoup, énormément de choses dépendront de la méthode que Di Rupo appliquera. »

Enfin, Steven Samyn, chef politique du Morgen, affirme qu' »on est reparti pour des semaines de négociations. On va encore chercher, discuter et tâter le terrain. Les chances qu’il en sorte quelque chose qui conviendra à la N-VA sont quasiment inexistantes. »

LeVif.be, avec Belga

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