© Saskia Vanderstichelen

Di Rupo: « Ceux qui crient que nous sommes un gouvernement d’impôts sont souvent ceux qui en paient le moins ».

Elio Di Rupo (PS) et son chef de cabinet Yasmine Kherbache (sp.a) défendent le compromis belge dans une interview croisée accordée à nos confrères du magazine Knack.

« J’estime que le compromis est une revalorisation, car il fait avancer l’ensemble. Personne n’a eu ce qu’il désirait, mais il a servi l’intérêt général. Pour moi, le compromis constitue la grande force de notre pays. Dans l’histoire de ce pays, nous avons toujours trouvé une solution, même quand les problèmes étaient considérables » déclare le premier ministre Elio Di Rupo (PS).

« Ce compromis belge est stigmatisé » assure la socialiste Yasmine Kherbache, chef de l’opposition anversoise. « Jusqu’à il y a peu, il était présenté sous un mauvais jour dans les médias. Mais entre-temps, nous voyons que le compromis est une solution qui fait avancer tout le pays ».

En Flandre, l’opposition contre ce « gouvernement d’impôts » est virulente.

Di Rupo: (avec insistance) Ce sont des slogans non conformes à la vérité. Et ceux qui crient que nous sommes un gouvernement d’impôts sont souvent ceux qui en paient le moins.

Kherbache: Lorsque je participe à un débat au nom du parti, les opposants n’osent pas utiliser cette caricature de « gouvernement d’impôts ». Parce qu’il savent que je ne demande pas mieux. Quand ils me débitent ce simplisme, je leur donne tous les chiffres, car je les connais.

Di Rupo: Pour vous dire la vérité: nous avons fourni un effort de 22 milliards d’euros. Mais nous n’avons pas visé les gens qui entreprennent et qui créent des emplois.

Kherbache: Nous n’avons pas surtaxé le travail et la production dans ce pays.

Di Rupo: L’essentiel de l’effort a été fourni par l’état lui-même.

Pourtant, il est probable que le gouvernement fédéral ne soit pas récompensé par l’électeur.

Di Rupo: C’est vous qui le dites. Je pense que les partis flamands sont en train d’expliquer ce que nous avons fait, et quels sont les avantages de notre politique.

Kherbache: (acquiesce) C’est le cas. Et je ne me base pas sur les sondages actuels. Je remarque que la confiance en notre pays revient. La véritable campagne n’a pas encore été déclenchée. La question clé est claire : quelle société souhaitons-nous ? Une société dans laquelle nous mettons notre prospérité sociale à l’abri ? Ou, comme le propose la N-VA, une société dans laquelle les familles et les retraités doivent se contenter de beaucoup moins ? ».

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