Base militaire de Marche-en-Famenne.

Intrusion de drones à la base militaire de Marche-en-Famenne: «Une opération orchestrée contre le cœur de notre armée»

Le Vif

Dans la nuit de samedi à dimanche, «quatre ou cinq drones» ont survolé le camp militaire belge de Marche-en-Famenne. L’armée redoute une opération d’espionnage. Face aux inquiétudes, Theo Francken (N-VA) justifie ses investissements futurs et veut réduire les délais d’achat de matériel militaire.

Plusieurs drones ont survolé le camp militaire de Marche-en-Famenne dans la nuit de samedi à dimanche, ont rapporté mercredi Sudinfo et Het Laatste Nieuws. La police a été prévenue et une enquête a été ouverte. Le Service général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS) est, lui aussi, sur le coup.

«Quatre ou cinq drones ont survolé le camp militaire», a confirmé le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA). «Il s’agit ici d’une véritable alerte pour notre Défense. On ne parle pas de quelques gamins qui se seraient amusés à faire voler de petits drones par plaisir ou par provocation. Non, il s’agit vraiment de quatre à cinq appareils qui ont été identifiés par les militaires de garde, et qui volaient spécifiquement au-dessus du camp», a-t-il poursuivi.

Pour le ministre, ce qui s’apparente clairement à une opération d’espionnage d’une base militaire relance l’urgence de s’équiper de moyens efficaces pour se protéger. L’origine des appareils est encore à déterminer. Les soupçons sont dirigés vers la Russie, mais Theo Francken ne peut pas le confirmer: «Je peux dire que ce sont des acteurs mal intentionnés. C’était une opération orchestrée contre le cœur de notre armée

Un second incident en quelques semaines

L’incident de Marche-en-Famenne intervient après une série de survols nocturnes du camp d’Elsenborn dans les Cantons de l’Est, confirmés début octobre par la Défense. Des sources concordantes ont fait état d’une quinzaine d’appareils observés par les autorités belges et allemandes, l’origine restant encore indéterminée. Une information judiciaire a depuis été ouverte et la participation du service de renseignement militaire (SGRS/ADIV) a été actée en commission Défense.

Plus de drones, plus d’investissements

«Nous devons pouvoir neutraliser les drones étrangers sur notre territoire. Le gouvernement précédent a acheté bien trop peu de contre-mesures. Il est urgent de remédier à cette situation. Le dossier d’acquisition est prêt», affirme Theo Francken. Ces survols ravivent un chantier d’équipement déjà annoncé. Début octobre, le ministre de la Défense a indiqué que le plan national anti-drones serait accéléré. Des mesures programmées en 2026 doivent être avancées, avec «un meilleur circuit de signalement des incidents, le renforcement de la coopération avec SkeyDrone et l’installation de capteurs équivalents sur des sites militaires.» La centralisation du suivi et des alertes figure aussi à l’agenda.

Le ministre martèle l’objectif de pouvoir neutraliser des appareils hostiles sur le territoire. Il n’a pas détaillé les technologies envisagées, mais le gouvernement a déjà annoncé une montée en puissance de la défense aérienne. Bruxelles et La Haye ont acté un accord pour l’acquisition conjointe de systèmes NASAMS, des batteries de missiles antiaériens, avec une première capacité attendue dans les prochaines années. Ces achats sont présentés par la Défense comme complémentaires des moyens de détection et de lutte anti-drone.

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