Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN.
Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN. © Omar Havana / Getty Images

À peine un tiers des pays membres de l’Otan ont consacré 2% de leur PIB à la Défense, la Belgique avant-dernière

Seuls onze des pays membres de l’Otan – ils sont désormais 32 après l’adhésion toute récente de la Suède – ont consacré en 2023 deux pour cent de leur Produit intérieur brut (PIB) aux dépenses de défense, indique le rapport annuel du secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, publié jeudi, alors que la Belgique fait toujours pâle figure dans ce classement, où elle se situe à l’avant-dernière place, devant le Luxembourg.

M. Stoltenberg a toutefois souligné, à l’occasion de la présentation de son rapport annuel à Bruxelles, que pour la première fois, les pays européens de l’OTAN, pris dans leur ensemble, respecteront cette exigence des 2% de leur PIB dédié à la défense – un engagement qu’ils ont tous pris en 2006 et confirmé en 2014, alors qu’il était question de le concrétiser en dix ans.

Lors du dernier sommet des chefs d’État et de gouvernement alliés, en juillet dernier à Vilnius, cette norme, qui était considérée comme une sorte d’idéal à atteindre, est devenue un seuil minimal.

Le budget total de la défense de tous les alliés de l’OTAN réunis au cours de l’année écoulée a augmenté de 11%, selon le rapport dévoilé par M. Stoltenberg. En 2024, les alliés européens de l’Otan (30 pays, à l’exception des États-Unis et du Canada) investiront un total de 470 milliards de dollars dans la défense.

« Cette année, deux tiers des alliés atteindront la cible des 2%, contre trois seulement en 2014″, a ajouté le secrétaire général devant la presse.

La Pologne en tête

En 2023, la Pologne a été le pays qui a dépensé le plus en matière de défense, soit 3,92% de son PIB, suivie par les États-Unis, puissance mondiale (avec 3,24 %) et la Grèce (3,05 %). L’Estonie, la Lituanie, la Finlande, la Lettonie, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Slovaquie et le Danemark ont également tous atteint la barre des 2%.

Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a annoncé jeudi que son pays atteindrait cette année l’objectif de 2% du PIB, soit deux ans plus tôt que prévu, face à une Russie « plus dangereuse et plus imprévisible » depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022.

Le Danemark va pour sa part augmenter de 5,43 milliards d’euros ses dépenses de défense lors des cinq prochaines années en investissant dans le renforcement de ses capacités militaires, l’allongement de la conscription et un soutien supplémentaire à l’Ukraine.

« Le budget total de la défense, aide à l’Ukraine incluse, correspondra cette année et en 2025 à 2,4% du PIB danois », a indiqué mercredi la Première ministre Mette Frederiksen lors d’une conférence de presse.

Selon le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, la France atteindra l’objectif en 2024.

L'évolution de la part du PIB consacrée à la défense par tous les pays membres entre 2014 et 2023. (OTAN)
L’évolution de la part du PIB consacrée à la défense par tous les pays membres entre 2014 et 2023. (OTAN)

La Belgique et le Luxembourg ferment la marche

Les derniers pays du classement sont; comme souvent l’Espagne (1,24%), la Belgique (1,21% en 2023, contre 1,18% l’année précédente) et le Luxembourg (1,01%, mais qui obtenu un mode de calcul différent, basé sur son revenu national brut, le RNB).

Le Premier ministre belge Alexander De Croo s’était engagé l’an dernier à atteindre les 2% en 2035. Il a toutefois entre-temps souhaité avancer cette échéance à 2029, en raison de la menace posée aux alliés par la Russie.

Il a récemment souligné que ces dépenses de défense belges s’accroissent, année après année, « Depuis 2020, ce sont 7,5 milliards d’euros qui ont été investis en plus de manière cumulée. Nous allons maintenir ce taux de croissance », a-t-il indiqué fin février à l’agence Belga.

La notion de dépenses de défense est plus large que celle du budget des armées, car elle comprend aussi les pensions de retraite des ex-militaires, la constitution de stocks de guerre, le financement de la participation à des opérations de maintien de la paix et les dépenses de recherche-développement (R&D).

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