Bart De Wever, bourgmestre d'Anvers
Bart De Wever. © belga

De Wever-De Croo: pourquoi la N-VA enrage contre les libéraux flamands

Nicolas De Decker
Nicolas De Decker Journaliste au Vif

Les sondages pour le parti de De Croo sont catastrophiques. Il est pourtant populaire. Mais (au moins) cinq présidents de parti compromettent son avenir politique, dont De Wever. Ça se passait bien, avec le président de la N-VA, qui lui avait fait quelques engageantes promesses. Ça a beaucoup changé depuis…

Bart De Wever était un des plus utiles alliés d’Alexander De Croo, au début.

Bart De Wever était le maître du jeu flamand depuis quinze ans. Il comptait sur le CD&V et l’Open VLD pour le rester, contre la menace du Vlaams Belang. C’est pourtant en prenant au CD&V et à l’Open VLD quelques dizaines de milliers de voix que Bart De Wever a pu un peu compenser les centaines de milliers de voix que son parti a cédées au Vlaams Belang en mai 2019. Mais l’Open VLD et le CD&V avaient trop besoin de lui. D’ailleurs, en septembre 2019, ils avaient composé à trois le nouveau gouvernement flamand. Et Alexander De Croo, avec Egbert Lachaert dans sa poche, avait scellé avec lui une alliance, fin 2019-début 2020. Ils allaient patienter jusqu’au terme du mandat de Gwendolyn Rutten à la présidence, et lier, au fédéral, l’association entre nationalistes et libéraux flamands qui devrait presque inévitablement mener un bleu flamand au 16 rue de la Loi. Ce bleu flamand, tout le monde savait qui c’était.

Bart De Wever a déjà promis que jamais plus il ne se lierait avec les bleus flamands en général, et avec Alexander De Croo en particulier.

Mais bon, quelques mois plus tard, les bleus flamands, on savait qui c’était. Alexander De Croo et Egbert Lachaert ont compris que s’il voulait rester le maître du jeu, Bart De Wever devait sortir le MR des discussions fédérales, et que si le MR sortait des discussions fédérales, la famille libérale n’était plus en mesure d’obtenir le 16 rue de la Loi.

Plus petits que les socialistes flamands et wallons, que les nationalistes flamands et que les démocrates-chrétiens flamands et wallons, les bleus flamands, et donc Alexander De Croo, pouvaient se brosser pour leur bail au 16.

Alors les bleus flamands ont pactisé avec les verts, et avec leur bail au 16, ils ont sauvé les bleus francophones. Et Bart De Wever, pour la première fois depuis quinze ans ou presque, n’est plus le maître du jeu. Il en veut aux bleus flamands et c’est normal.

Il a déjà promis avec toute la fiabilité qu’ont ces promesses chez les maîtres des échiquiers – c’est-à-dire beaucoup jusqu’au moment où leur intérêt impose de ne pas les tenir – que jamais plus il ne scellerait d’alliance avec les bleus flamands en général et avec Alexander De Croo en particulier.

Il a même menacé de remplacer au gouvernement flamand les libéraux par les socialistes, avec qui il s’entend, dit-il, très bien aujourd’hui.

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