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De Gelder change trop de délires pour être vraiment schizophrène ou psychotique

Le Vif

Kim De Gelder a changé trop souvent de délires pour être vraiment schizophrène ou psychotique, a estimé mercredi Nina Van Eeckhaut, l’une des avocates des parties civiles. Refusant de prononcer « trop souvent son nom, car il en jouit, sinon », elle a dénoncé un accusé « accro à l’attention », qui est « trop lâche pour se pendre ».

« Parmi mes clients, j’ai plusieurs patients internés. Ils présentent toujours des délires conséquents, selon une certaine logique. Ils vivent un système délirant, une réalité, une vérité. L’accusé, lui, a donné plusieurs versions de ses délires. Cela prouve qu’il n’est pas vraiment schizophrène ou psychotique », a expliqué l’avocate. « Son père est venu expliquer à la barre que la maladie s’était insinuée dans leur vie. ‘Insinuer’, il l’a dit deux fois. Or, la schizophrénie ne s’insinue pas, elle explose soudainement », a poursuivi Nina VanEeckhaut.
Pour elle, même si l’accusé était confronté à un instinct de tuer, il aurait dû combattre cette tendance. « Cela doit être comme un code moral. Et lui, son code moral, c’est quoi? Les femmes et les enfants d’abord », a-t-elle constaté. « Lâche! Vous êtes même trop lâche pour vous pendre. »

« Sa personnalité de base est mauvaise », a-t-elle également asséné, estimant que « l’amour que ses parents lui portent les rend aveugles » à cette réalité. Kim De Gelder est un enfant-roi qui jouit de l’attention de ses parents. « Il a refusé de prendre des antidépresseurs, parce que ça allait le rendre plus heureux, et qu’il ne voulait pas perdre cette attention », s’est indignée l’avocate. « Il y a chez lui un noyau de pure méchanceté. Il crachait sur ses parents qui l’adoraient. »

Cet amour indéfectible et incommensurable a fait de l’accusé une personne à l’ego surdimensionné, se croyant tout permis. « Et le monde devait être puni puisqu’il ne comprenait pas son génie, sa grandeur. » Pour Nina Van Eeckhaut, Kim De Gelder « veut être Hannibal Lecter, mais il n’est pas assez intelligent pour ça ». L’avocate a mis en balance l’enfance dorée et privilégiée de l’accusé avec celle de sa cliente, l’une des puéricultrices de la crèche. « Ma cliente a perdu son père à un an, sa grand-mère à douze ans, sa mère après une brève lutte contre un cancer, son compagnon. Elle n’allait pas aux sports d’hiver avec sa famille, ou ne pouvait pas choisir ses hobbys, comme lui le faisait. Tous ces drames familiaux, elle a pu leur donner une place, parce que ça fait partie de la vie. Mais les faits horribles dont elle a été témoin le 23 janvier 2009, ce n’est paslogique. » L’avocate a conclu en rappelant qu’il n’y avait dans ce procès ni gagnants ni perdants. « Tout le monde est perdant. Mais faites éclater la vérité et ne laissez pas ce lâche s’en tirer. »

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