Pieter De Crem © belga

De Crem met en place des mesures à la Côte: « Les touristes d’un jour ne sont pas des terroristes d’un jour »

Le Vif

Le ministre de l’Intérieur a pris des mesures spécifiques contre les « troubles-fêtes » pour éviter que des incidents comme ceux de Blankenberge se reproduisent.

Suite aux incidents de ce week-end à la Côte, la commission de l’Intérieur de la Chambre s’est réunie ce mardi. Le ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem (CD&V) a répondu à différentes questions parlementaires.

Maintenir l’ordre public

« Les touristes d’un jour ne sont pas des terroristes d’un jour, assène Pieter De Crem. Maintenir l’ordre public doit aussi être fait auprès des personnes qui ne connaissent pas bien nos normes et nos valeurs. Ces personnes qui jouent les trouble-fêtes ne seront jamais acceptées et tolérées. Il faut s’attaquer aux bandes de jeunes qui jouent les trouble-fêtes. Je suis favorable à une interdiction de lieux pour certaines personnes qui sont connus des services de police. Une interdiction locale qui pourra être généralisée à toute la Côte et à tous les domaines récréatifs en Belgique. Cela devrait être imposé par des moyens judiciaires ou administratifs, par analogie avec la loi sur le football et les hooligans. Il y aura également un devoir d’enregistrement où les personnes connues des services de police pour des faits répréhensibles devront notifier leur présence pour qu’on puisse les contrôler. Le ministre a toutefois nié que les agents de police procédaient au profilage ethnique de certains groupes de population.

Une réponse qui intervient alors que les syndicats policiers SLFP et SNPS ont plaidé ce mardi pour la mise en place à la Côte de la même approche qu’en festival. « A un festival, vous ne pouvez pas entrer avec un frigobox rempli de boissons fortement alcoolisées et des baffles. Ce devrait être pareil sur la plage », développe Vincent Houssin, vice-président du SLFP Police.Les syndicats se disent inquiets et veulent agir contre la « racaille bruxelloise » qui sévit à la Côte et ailleurs. « La base est très en colère. Il faut prendre à bras-le-corps la violence contre les policiers », a ajouté Carlo Medo, du NSPV-SNPS.

Fermeture des gares

« La fermeture éventuelle des gares aurait été hors de toute proportion et aurait injustement pénalsé les touristes d’un jour qui respectaient les règles qui nous connaissons  » ajouter Pieter De Crem. « Les émeutiers auraient pu être contrôlés à leur arrivée à la gare, ou à leur arrivée à la plage et ce n’a pas été le cas. Le retour de la Côte dimanche s’est déroulé sans encombre. »

En ce qui concerne la SNCB, le ministre des Transports, François Bellot (MR) a convoqué une réunion cet après-midi à 15h. Il fera une proposition en lien avec le contrat de gestion de la SNCB. Même si le train est rempli à 50%, il est impossible de maintenir la distanciation sociale.

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Présence policière

« Le problème de la violence à la Côte ce week-end reflète une tendance de société contre laquelle je lutte » a-t-il commencé. « Aucun prétexte et aucune explication ne justifie la violence envers les policiers et je condamne ces actes de violence. 20 émeutiers ont été arrêtés, ils étaient déjà connus auprès des services de police. Cet été, 40 inspecteurs ont été détachés de façon permanente auprès de la police à la Côte, un chiffre qui a triplé par rapport aux années précédentes pour veiller notamment au respect des mesures sanitaires. »

L’importance des bourgmestres

Grâce à la préparation de la présence policière, il n’a pas été fait état d’un manque d’effectif, a souligné le ministre. Les bourgmestres sont par ailleurs responsables de la sécurité dans leur commune. Les autorités locales ont demandé davantage d’autonmie et elles ont reçue cette autonomie et de ce fait, tous les bourgmestres ont pu faire un travail sur mesure et ceci à leur demande express. La situation à Blankenberge est spécifique. Près de la moitié de la plage est gérée de manière privée. Cela requiert une gestion spécifique du publique. L’autorité locale doit veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de baigneurs à marée haute et, si nécessaire, réglementer de manière proactive l’accès à la plage, ou évacuer à marée haute. C’est sa responsabilité.

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