© Belga

De Crem : la démission « logique » de Delcour

Le ministre de la Défense Pieter De Crem a jugé jeudi soir « logique » la démission du chef de la Défense, le général Charles-Henri Delcour, « apparemment » motivée par une « incompatibilité » avec les objectifs politiques déterminés par le gouvernement.

La démission du « patron » de la Défense, historique, est le résultat d’une « suite logique », a estimé M. De Crem (CD&V), interrogé sur RTL-TVI. Le ministre a évoqué le volet budgétaire de l’accord gouvernemental, qui a donné lieu à une importante réduction d’effectifs militaires, ainsi que les choix politiques de mener des opérations militaires à l’étranger.

« Ces options ont été approuvées par le gouvernement tout entier, mais apparemment, il y avait une incompatibilité » avec les choix du général Delcour, a commenté le ministre. Pieter De Crem a aussi évoqué le choix gouvernemental de participer à une mutualisation des moyens militaires avec d’autres pays, « ce qui implique un transfert de souveraineté, comme au travers d’unités binationales ».

« Je pense que (le général Delcour) avait d’autres options », a répété le ministre, assurant pour sa part avoir défendu, auprès du gouvernement, le département et son budget « comme un diable dans un bénitier ». Pieter De Crem a aussi défendu son bilan, assurant que la Défense était redevenue pour les jeunes « un pôle d’attraction, certes rétréci, mais qui joue vraiment son rôle à travers le monde ». « C’est un pari, mais qui a réussi », selon lui.

De Crem interrogé à la Chambre

Le ministre de la Défense Pieter De Crem (CD&V) a été interrogé par MM. Dallemagne et Ducarme mais aussi par Gerald Kindermans (CD&V), Bert Maertens (N-VA) et Annick Ponthier (VB).Dans sa réponse, le ministre s’est contenté de donner quelques précisions. Ainsi, il a dit que le général Delcour lui avait remis sa démission le 16 mars. M. De Crem en a informé le Premier ministre et convoqué le général le 18 mars. Il a ensuite, en concertation avec le Premier ministre, accepté la démission ce 29 mars. Il l’a transmise au Roi qui a signé l’arrêté de démission. Afin d’assurer la continuité du service, le commandement sera assumé par le sous-chef d’état-major, le lieutenant-général aviateur Gerard Van Caelenberge, a précisé le ministre. Il a encore ajouté que la procédure pour son remplacement sera lancée et qu’il écrira à ce propos au Premier ministre dès demain vendredi. Les députés ont regretté la sécheresse de cette réponse et ont souligné que le ministre n’avait rien dit sur les raisons qui ont motivé le geste du chef de la Défense.

« Ce n’est pas un geste banal » a dit M. Ducarme. Le député MR a annoncé qu’il demanderait l’organisation par la commission de la Défense d’une audition de M. Delcour, pour avoir des précisions sur les raisons de sa démission, à condition que M. Delcour accepte de répondre à l’invitation. Il a ajouté qu’Armand De Decker formulera la même demande au Sénat. Georges Dallemagne pour sa part a insisté sur la nécessité de revoir la procédure de nomination à l’armée. Il a notamment rappelé qu’il n’y avait actuellement pas d’appel à candidats pour les fonctions de direction, pas d’instance administrative de recours interne, pas de profil de fonctions…

Le général Van Caelenberge CHOD ad interim

« Afin d’assurer la continuité du service, conformément à la loi en vigueur et dans l’attente de la désignation d’un nouveau chef de la Défense, le commandement du Département et en particulier celui des opérations militaires sera assuré par le sous-chef d’état-major chargé des opérations et de l’entraînement, le lieutenant-général aviateur Gerard Van Caelenberge », précise le texte. Il s’agit d’une nomination ad interim, a-t-on indiqué de bonne source. Son successeur ad interim, âgé de 59 ans, est un aviateur de formation qui a piloté des avions de combat comme le F-104G et le F-16. Ancien commandant de la composante Air entre le 1er janvier 2006 et le 21 juillet 2009, il est depuis cette date sous-chef d’état-major chargé des opérations et l’entraînement (Ops&Trg) auprès de l’état-major de la Défense, ce qui en faisait de facto le « numéro deux » de l’armée.

« Le ministre de la Défense fera une proposition au gouvernement pour désigner le successeur du général Delcour, conformément à la législation en la matière », ajoute le communiqué. Une telle désignation doit en effet faire l’objet d’un accord de l’ensemble du gouvernement.

Avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire