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Créer une IPPJ spécifique aux jeunes radicalisés : « une fausse bonne idée »

Créer à Bruxelles une Institution Publique de Protection de la Jeunesse affectée à la prise en charge de lutte contre le radicalisme chez les mineurs comme le suggère le chef du groupe MR au parlement bruxellois Vincent De Wolf relève de « la fausse bonne idée » car contrairement à ce qui se produit en prison, les jeunes gens n’y ont aucune activité sans la présence d’au moins un éducateur, a affirmé mardi le ministre de la Protection de la jeunesse Rachid Madrane (PS).

Au passage, le ministre socialiste n’a pas manqué d’épingler la divergence de vue très nette apparue entre Vincent De Wolf et Françoise Bertieaux. Interrogée par La Libre Belgique au sujet de cette option défendue par son co-religionnaire, la cheffe du groupe MR au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a notamment jugé qu' »une nouvelle structure serait difficilement assumable budgétairement ».

Pour Mme Bertieaux, le radicalisme de jeunes est « un sujet grave qui doit être géré par des professionnels ». « On ne joue pas à l’apprenti sorcier et dans le cas de jeunes radicalisés, on se doit de prévenir le niveau fédéral, la Sûreté de l’Etat dont c’est le métier… », a-t-elle dit, ajoutant que de nombreux jeunes radicalisés impliqués dans des faits graves ont plus de 16 ans et sont donc susceptibles d’être renvoyés vers la justice des adultes.

« Ce qui est drôle au MR, c’est que l’on formule les questions et on donne les réponses », a rebondi Rachid Madrane, interrogé sur ce dossier.

Pour le ministre de la Protection de la jeunesse, les IPPJ sont « tout à fait en mesure de prendre en charge » des mineurs radicalisés car l’encadrement y est bien plus important qu’en prison: 16 éducateurs ou chefs d’équipe pour dix jeunes qui n’exercent aucune activité, « pas même une partie de football de table », sans la présence d’au moins un membre de cette équipe.

M. Madrane a par ailleurs souligné ne pas avoir attendu la fusillade de Charlie Hebdo pour envisager des (in)formations spécifiques des éducateurs pour mieux comprendre la culture et la religion islamique, leur permettre de déconstruire les discours des recruteurs, et de détecter les signes de basculement dans le radicalisme.

Il a répété qu’une formation leur sera donnée par ailleurs sur les comportements adaptés au travail avec des personnes souffrant de traumatismes post-conflit.

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