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Coronavirus: « PTB et Vlaams Belang connaissent déjà les coupables », dénonce Benoît Piedboeuf (MR)

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Benoît Piedboeuf, chef de groupe MR, dénonce le jeu des populistes qui réclamaient une commission d’enquête sur le coronavirus. Il regrette que ce ne soit pas une évaluation interparlementaire: « Que voulez-vous, notre Etat est constitué comme ça… »

Une commission spéciale sera installée à la Chambre pour étudier la gestion de la crise du coronavirus. Sa création a été approuvée par tous les partis démocratiques, à l’exception du CDH qui s’est abstenu, tandis que le PTB et le Vlaams Belang votaient contre. Georges-Louis Bouchez, président du MR, regrette que des commissions seront finalement créées dans tous les parlements du pays: « Après 9 ministres de la santé, nous nous dirigeons vers 7 commissions d’évaluation de la crise Covid avec potentiellement 7 conclusions différentes, a-t-il tweeté. Certains s’étonnent du rejet politique. Le temps est venu de remettre de l’ordre. Le MR proposait l’interparlementaire. » Benoît Piedboeuf, chef de groupe MR à la Chambre, précise la position des libéraux, qui peut sembler contradictoire.

Votre président de parti peste contre cette multiplication des commissions parlementaires. Vous avez voté pourtant en faveur d’une commission spéciale à la Chambre, pourquoi?

Notre souhait, c’était effectivement une commission interparlementaire pour étudier l’ensemble de la gestion de la crise. Mais les parlements flamand et bruxellois avaient déjà créé leur propre commission et le parlement wallon en fera de même la semaine prochaine. C’était donc impossible de mettre en place une commission interparlementaire. Cela dit, nous prévoyons des articulations entre les différents niveaux de pouvoir. En ce qui concerne les maisons de repos, par exemple, les différentes commissions pourront s’interroger les unes les autres.

Cela fera un peu usine à gaz, non?

Que voulez-vous… notre Etat est constitué comme ça et les ministres doivent rendre des comptes à leur parlement. Cela eut été mieux de le faire ensemble, mais ce n’est pas prévu par nos structures. Les partis flamands ne souhaitaient pas que le Sénat en soit responsable et je ne pense pas qu’ils accepteraient que leurs compétences soient évaluées par d’autres niveaux de pouvoir. L’avantage, c’est que cela évitera à la Première ministre, Sophie Wilmès, de devoir assister à toutes les commissions.

Cette commission spéciale verra-t-elle le jour rapidement?

Elle sera constituée la semaine prochaine et sera présidée par l’Open VLD. Pour le MR, je peux déjà vous dire que ce seront les députés Michel De Maegd et Mathieu Bihet qui y assisteront. Nous désignerons les quatre experts qui encadreront ses travaux, deux Flamands et deux francophones. La Première ministre souhaiterait qu’elle travaille dès maintenant, certains parlementaires préféreraient début septembre, on tranchera.

Ce sera une commission spéciale, qui pourra se transformer en commission d’enquête si besoin: satisfait?

Absolument. Ceux qui réclamaient une commission d’enquête – le PTB et le Vlaams Belang – savent déjà qui est coupable et connaissent ceux à qui ils veulent couper la tête. Cette formule nous permettra d’accomplir un travail plus sérieux, sur le fond des dossiers. S’il y a des résistances pour obtenir des informations,il sera toujours possible de se transformer en commission d’enquête.

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