Carte blanche

Charles Michel, laissez-nous construire le 21e siècle à Wavre !

Monsieur le Premier ministre et Bourgmestre empêché de Wavre, n’êtes-vous pas lassé de défendre des projets d’un autre âge, d’une époque révolue ? Si vous réalisez le contournement nord de Wavre, vous privez de facto des générations entières d’espaces positifs, d’espaces qui font du bien.

Pour ma part, ces bois et vallées, je les ai parcourus à pied, à vélo, à cheval, m’émerveillant devant un oiseau au nom inconnu, devant un orvet, devant un paysage si majestueux. Chaque moment fut une échappatoire aux courses effrénées du quotidien. Les générations à venir – notamment celles attendues dans les centaines de logements (nécessaires) prévus au nord de Wavre – en auront grandement besoin ; ces espaces ne seront que plus essentiels.

Natagora et biens d’autres associations vous ont déjà détaillé par le menu les impacts irréversibles du projet de contournement nord de Wavre sur la biodiversité, les paysages, le patrimoine et la qualité de l’air. Sans oublier le budget exorbitant et probablement insuffisant pour un viaduc, quatre ponts-cadre, trois ponts poutre, un double giratoire, trois bassins d’orage, deux échangeurs…

Pour ma part je voudrais ajouter un point. En tant qu’entrepreneur du changement, vos volontés et projets d’un autre âge me désespèrent. Outre le fait qu’elles sont en contradiction avec certains de vos discours et décisions – tel que la création de bons d’état vert pour atteindre les objectifs de Paris – je ne comprends pas le manque de cohérence global. Il n’y a pas lieu de construire des routes supplémentaires si vous parvenez à réaliser un RER digne de ce nom, si des entreprises comme GSK, championne de l’innovation et de l’adaptation, sont sensibilisées et encouragées à évoluer, si vous encouragez l’émergence des systèmes de voitures autonomes partagées. D’un naturel optimiste, j’ai la conviction intime que nous pouvons à la fois sauver le climat et améliorer la vie de toutes et tous. Mais cela ne sera possible que si vous arrêtez de vous mettre en travers de la route, avec les millions que cela coûte à chacun d’entre nous. Laissez-nous entreprendre demain si vous ne voulez pas le faire.

Dans mon épicerie bio, à objectif zéro déchet, nous discutons quotidiennement avec nos clients. Voici les défis du 21e siècle, ceux auxquels il est impératif de s’atteler aujourd’hui : l’accès aux terres agricoles pour les jeunes (plutôt que la bétonisation), la défense du label bio, l’accès à la qualité dans toutes les écoles, la distribution sans déchet plastique, etc.

Sachez enfin, Monsieur le Premier ministre, qu’aucun.e. client.e n’a refusé de signer la pétition de Natagora. Nos clients viennent de tout le Brabant wallon et notamment de Wavre, Limal, Bierges et Grez-Doiceau. Dans l’espoir que vous vous ressaisirez, utiliserez l’argent public à des projets plus positifs et que vous écouterez, entrepreneurs et société civile, pour construire la Belgique du 21e siècle, je vous souhaite de tenir tête à la NVA pour la sortie du nucléaire (mais c’est un autre débat).

Thomas Moreau, entrepreneur et conférencier.

Il gère l’épicerie du 21e siècle GraspHopper The Refill Grocery (zéro plastique, proximité, circuits courts) et détaille la praticabilité quotidienne du zéro déchet pour les ménages et entreprises.

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