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Cellule de Verviers: des peines jusqu’à 16 ans de prison

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a prononcé, mardi, des peines allant jusqu’à 16 ans de prison dans le procès de la cellule de Verviers. Quinze personnes ont été condamnées dans ce dossier pour participation aux activités d’un groupe terroriste en tant que membres ou en tant que dirigeants, et certaines d’entre elles sont condamnées aussi pour avoir planifié des attentats en Belgique en janvier 2015.

Le tribunal a condamné Souhaib El Abdi, Mohammed Arshad Mahmood Najmi et Marouan El Bali à des peines de 16 ans de prison pour avoir dirigé une filière terroriste et pour avoir planifié des attentats en Belgique.

Par ailleurs, le tribunal a acquitté Marouan El Bali de la prévention de tentative de meurtre sur des policiers, estimant qu’il subsistait un doute quant au fait que celui-ci avait utilisé une arme dans l’appartement de Verviers et qu’il l’avait utilisée contre les forces de l’ordre.

Le tribunal a considéré que Souhaib El Abdi avait été régulièrement en contact avec Abdelhamid Abaaoud pour la mise sur pied de la cellule terroriste de Verviers et qu’il avait participé à la réalisation de faux papiers pour ce dernier entre autres. Abdelhamid Abaaoud est considéré comme le chef de cette cellule mais aussi comme le cerveau des attentats de Paris du 13 novembre dernier. Il avait été abattu en région parisienne quelques jours après ces attentats.

Le tribunal a précisé dans son jugement mardi que l’aéroport national de Zaventem était alors déjà une cible, en 2015, pour Abdelhamid Abaaoud. Il a rappelé que des dessins avaient été retrouvés dans un GSM à Athènes, là où Abdelhamid Abaaoud avait séjourné fin 2014. Ces dessins montraient un bâtiment d’entrée d’aéroport et des individus pousser un chariot à bagages. Les mots « bombe » et « Zaventem » étaient écrits sur les croquis.

Concernant Mohammed Arshad Mahmood Najmi, le tribunal a retenu qu’il avait joué un rôle très actif dans la cellule de Verviers. C’est lui qui avait, selon les juges, choisi l’appartement, les voitures, les armes et les produits chimiques à se procurer. Il était lui aussi régulièrement en contact avec Abdelhamid Abaaoud.

Le tribunal a rappelé des propos radicaux et menaçants que cet homme avait tenus, en septembre 2015, à la prison. « Vivement qu’on sorte et qu’on fasse péter le bazar. On n’est pas revenu pour rien », avait-il dit, faisant référence à son séjour en Syrie en septembre 2014.

A propos de Marouan El Bali, le tribunal a estimé qu’il avait apporté une aide logistique non négligeable à la cellule de Verviers et qu’il ne pouvait pas ignorer, contrairement à ce qu’il avait raconté, qu’il participait ainsi aux activités d’un groupe terroriste.

« Il a transporté des armes à Verviers et il avait lui-même acheté une arme en vue de l’utiliser là-bas », précise le jugement. « Il était sans doute destiné à remplir une mission financière », analyse aussi le tribunal.

Ensuite, concernant Omar Damache, le tribunal a disqualifié la prévention de dirigeant d’une filière terroriste en une prévention de membre d’une filière terroriste et l’a condamné à une peine de 8 ans d’emprisonnement.

Le tribunal a considéré que cet homme avait sans cesse été entouré d’une foule de djihadistes, notamment d’Abdelhamid Abaaoud, lorsqu’il était en Grèce. « Il leur prêtait une assistance, notamment en les hébergeant, et en se comportant comme une vraie centrale téléphonique pour passer leurs appels », relève le jugement.

Le tribunal a aussi condamné Abdelmounaim Haddad à une peine de 3 ans de prison avec sursis pour avoir été membre d’une filière terroriste et à une peine de 6 mois de prison avec sursis pour des faits d’escroquerie.

Il a également condamné le prévenu Ismail El Abdi, le frère de Souhaib El Abdi, à une peine de 30 mois de prison avec sursis pour avoir été membre d’une filière terroriste. Celui-ci avait aidé son frère à fuir après le démantèlement de la cellule de Verviers en janvier 2015.

Enfin, le juge a condamné neuf autres prévenus, qui faisaient défaut, l’un, Nour-Eddine Abraimi, à une peine de 7 ans de prison, et les autres à des peines de 5 ans de prison.

Un dernier prévenu, Karim Ahalouch, qui était présent au début du procès mais absent ensuite pour raisons médicales, sera, lui, jugé ultérieurement. Le tribunal ne s’est donc pas prononcé mardi sur son cas.

Le 15 janvier 2015, en début de soirée, les unités spéciales de la police belge avaient mené un assaut dans une habitation de la rue de la Colline à Verviers. L’action visait l’arrestation de personnes appartenant à une cellule terroriste et ayant pour projet de commettre des attentats imminents sur le territoire belge.

La police avait abattu deux terroristes présumés, Khalid Ben Larbi et Sofiane Amghar, et en avait arrêté un autre, Marouan El Bali, après des échanges de tirs entre elle et ces suspects.

Par ailleurs, la police avait découvert dans cet appartement des produits chimiques pouvant servir à la confection d’explosifs, des munitions, des armes et des uniformes de police.

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