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Bientôt un nouveau nom pour le FDF ?

François Brabant
François Brabant Journaliste politique au Vif/L'Express

Depuis sa rupture avec le MR, le FDF vit une inquiétude existentielle. Pour cette raison, l’élection présidentielle interne revêt un tour particulièrement tendu. Signe de ce doute identitaire : Olivier Maingain annonce son désir de changer le nom du parti.

C’est à une petite révolution qu’en appelle Olivier Maingain. Favori dans la course à sa propre succession, le président du FDF expose dans un entretien au Vif/L’Express son souhait de transformer le nom du parti. L’homme n’en est pas à son coup d’essai. En 2012, il avait fait évoluer le Front des francophones, à la connotation guerrière, en Fédéralistes démocrates francophones. « Je n’exclus pas que nous changions de sigle. Ce sera examiné après les élections », avait-il confié ensuite, en avril 2014. Aujourd’hui, le député fédéral et bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert se montre plus clair encore. Il se déclare favorable à une opération de rebranding, afin de mieux exprimer le projet idéologique du parti, au-delà des questions purement institutionnelles. Le moment, de surcroît, n’est pas anodin : le 8 mars, les militants du FDF éliront leur nouveau président. Deux autres candidats briguent la présidence du parti : Bernard Clerfayt, député bruxellois et bourgmestre de Schaerbeek, et Christophe Magdalijns, bourgmestre faisant fonction d’Auderghem. L’un comme l’autre font figure d’outsiders face à une personnalité qui tient les rênes de la formation amarante depuis vingt ans. La seule chance pour eux de l’emporter serait d’exploiter le sentiment de lassitude de certains militants. D’affirmer que le parti ronronne, et qu’il a besoin d’innovation. En lançant l’idée ébouriffante d’un changement de nom, Olivier Maingain bouscule la tactique de ses adversaires : il se pose, de façon paradoxale, comme le candidat de l’anti-establishment et prouve qu’il peut être, lui, l’homme du renouveau, celui qui portera le FDF vers de nouveaux électorats – en Wallonie, dans les quartiers populaires bruxellois, chez les jeunes, auprès des citoyens issus de l’immigration.

Le Vif/L’Express : Depuis la rupture avec le MR, en 2011, vous avez voulu redéfinir la ligne idéologique du FDF. Mission accomplie ?

Olivier Maingain : J’ai mis en avant le concept de libéralisme social. Certains, dans le parti, étaient sceptiques. Le mot « libéral » ne va-t-il pas rappeler nos liens avec le MR ? Moi, je pense que le MR n’a plus rien à voir avec le libéralisme social. Soyons clairs : si ses dirigeants étaient des libéraux sociaux, ils n’auraient jamais fait alliance avec la N-VA. Le libéralisme social, c’est un projet plus actuel que les stéréotypes du MR et du PS. Et c’est un projet qui se distingue du centrisme souvent vaseux du CDH. J’ajoute que je réfléchis : pour marquer encore plus la spécificité de notre positionnement idéologique, ne devons-nous pas faire évoluer notre sigle ? La réflexion devra être menée collectivement. Peut-être que nous resterons avec notre ancien sigle, d’ailleurs. Nous sommes tous attachés au sigle FDF. Et puis, l’allitération du F est d’une redoutable efficacité sur le plan sonore.

Votre préférence, à ce stade ?

Je suis enclin à dire qu’il faut changer. Cela permettrait de mieux traduire notre évolution socio-économique. J’ai envie d’aller plus loin dans notre redéploiement, pour donner la plénitude de ce que nous sommes à travers un nouveau sigle.

La référence au libéralisme social doit-elle figurer dans la nouvelle appellation ?

Peut-être, oui. Exprime-t-on à travers le nom du parti nos convictions profondes ? Je suis tenté de répondre par l’affirmative. Mais ce changement presque publicitaire n’est pas suffisant. Il faudra l’accompagner de tout un travail idéologique.

Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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