Le président du CD&V Wouter Beke, déchargé lundi de sa mission de négociateur royal, a appelé mardi les francophones à abandonner leur méfiance vis-à-vis de la N-VA, et cette dernière à démontrer sa capacité à conclure des compromis, sans imposer son point de vue.
Wouter Beke était mardi midi l’invité du Cercle de Lorraine, club d’affaires réunissant le gratin du monde industriel et financier belge.
Il n’a pas caché sa surprise vis-à-vis de la rapidité avec laquelle les événements se sont succédé la veille. « Le roi a pris chacun de vitesse, pour me permettre de prendre la parole devant vous aujourd’hui », a-t-il lancé avec malice.
Le rapport final que l’ex-négociateur royal a rendu au roi en fin de semaine dernière constitue à ses yeux une bonne base pour le travail du formateur Elio Di Rupo.
« Tous les éléments sont présents pour réformer l’Etat en profondeur et de manière équilibrée », a-t-il commenté, assurant que sa mission avait établi un « cadre » pour réformer l’Etat et posé les « pierres d’angle » d’une réforme de la loi de financement « sans appauvrissement structurel des Régions et Communautés ».
A ses yeux, il est « vraiment possible de franchir une nouvelle étape ». Le rapport de sa mission contient neuf propositions de loi envisageant une scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde et ses compensations, notamment un refinancement de Bruxelles.
Mais ce volontarisme face à ses interlocuteurs du Cercle de Lorraine tranchait avec la prudence qu’il affichait devant les médias quelques minutes auparavant, à l’entrée du club d’affaires. « Il faut rester réaliste, car on peut toujours invoquer des dizaines de raisons pour dire que l’on ne va pas y arriver. Nous avons tous une responsabilité pour réussir, francophones comme flamands », disait-il.
Pour ce faire, les francophones doivent abandonner leur méfiance vis-à-vis de la N-VA et les résultats des élections doivent être respectés, a-t-il dit, rappelant ainsi que la N-VA reste incontournable à ses yeux.
De leur côté, les nationalistes flamands doivent parvenir à conclure des compromis, et ne pas « imposer un accord », selon lui.
Wouter Beke, qui rencontre en soirée ce mardi Elio Di Rupo pour lui transmettre officiellement son rapport, a répété les trois principes qu’il juge indispensables pour une réforme de l’Etat: la subsidiarité, l’homogénéité des compétences et la responsabilisation.
Il a parcouru les différents thèmes de sa mission, dont il avoue avoir vu la fin avec un certain « soulagement ».
Le transfert de compétences concernant le marché de l’emploi est notamment rendu nécessaire par les exigences européennes et le maintien du modèle social belge, a-t-il relevé. Un large consensus est possible à ce niveau, a-t-il ajouté. C’est le cas aussi pour les soins de santé. « Il est possible de réussir si chacun en trouve le courage », a-t-il encore commenté.
LeVif.be, avec Belga