Asile : le PS veut une politique « plus ferme »

Le PS a déclaré vouloir une politique « plus ferme tout en restant humaine » en matière d’asile, de lutte contre les mariages blancs et l’acquisition de la nationalité. Il a donc déposé quatre propositions de loi en ce sens, rapporte mardi le journal Le Soir. Pour le MR, il s’agit d’un « aveu d’échec ».

Le PS se montre plus ferme. Il a déposé quatre lois en matière d’asile, de lutte contre les mariages blancs et l’acquisition de la nationalité. L’une d’elles vise à faire verser le montant de l’astreinte payée par l’Etat en cas de défaut d’accueil, non pas au demandeur d’asile mais à un fonds public à créer. Son objectif serait de prendre des initiatives en matière d’immigration ou de lutte contre la pauvreté.

Concernant les mariages blancs, le PS veut durcir la loi en créant une banque de données qui puisse être consultée par les officiers de l’état civil. Ceux-ci pourraient alors vérifier les tentatives précédentes d’unions de complaisance et les déclarations non suivies de mariage.

Pour ce qui est de l’acquisition de la nationalité, le candidat étranger devrait répondre à certaines exigences, notamment être en séjour illimité et avoir cinq années de résidence principale en Belgique, élevée à sept dans le cas d’une déclaration de nationalité. La connaissance d’une langue nationale, un lien étroit avec la Belgique sur le plan social ou professionnel et le suivi d’une scolarité dans une des langues nationales seraient autant d’autres critères, non cumulatifs.

Quant au regroupement familial, les socialistes francophones ne veulent pas de conditions supplémentaires mais un contrôle de la cohabitation légale.

Pour le MR, c’est un « aveu d’échec »

Pour le MR, la proposition du PS de verser dans un fonds publics, les astreintes auxquelles est condamné l’Etat belge lorsqu’il ne propose pas un accueil décent aux demandeurs d’asile constitue un « aveu d’échec ». Le parti pointe du doigt, une nouvelle fois, le secrétaire d’Etat, Philippe Courard (PS).

« Ces astreintes auxquelles la justice condamne l’Etat sont la réponse judiciaire à un problème non résolu depuis des années », affirme le MR, lui-même partenaire du gouvernement démissionnaire.

« Le PS, plutôt que de s’attaquer, sur le terrain, par des mesures appropriées, aux raisons qui conduisent la justice à prononcer ces astreintes, les pérennise et contribue ainsi à maintenir un appel d’air qu’il a lui-même créé en n’organisant pas de réponse structurelle à l’accueil des demandeurs d’asile », estiment les réformateurs.

Le MR accuse au passage le PS de faire obstacle à l’application effective des ordres de quitter le territoire pour les demandeurs d’asile déboutés.

Didier Reynders, président du MR avait déjà répliqué lundi au secrétaire d’Etat démissionnaire, Philippe Courard qui dénonçait ce week-end le manque de soutien de ses collègues de gouvernement dans sa politique d’accueil des demandeurs d’asile. M. Reynders a affirmé que le gouvernement avait tout fait depuis 2008 pour donner des moyens dans ce domaine.

Mardi, dans le journal Le Soir, Marie Arena, qui a précédé Philippe Courard à l’Intégration sociale, a jugé « culottée » cette réponse de M. Reynders, relevant que si ça avait été le cas, « on n’aurait pas cet afflux anormalement élevé en Belgique ».

Crise de l’asile, les partis présentent leurs propositions

L’Open-VLD, la N-VA, les Verts et le MR ont déjà présenté leurs propres propositions en la matière. Selon un article du journal Le Soir, « les verts vont introduire une proposition de loi qui prévoit un plan de dispersion des demandeurs d’asile dans les CPAS et leurs initiatives locales d’accueil (ILA) en vue d’un soutien matériel ».

Le MR quant à lui, désire un renforcement des règles afin de ne plus véhiculer l’image d’une Belgique trop souple et « aux conditions plus favorables par rapport à nos pays voisins », selon Didier Reynders, président du parti.

Lundi, le CD&V avait appelé le PS et la N-VA à conclure un accord sur l’asile exécutable en affaires courantes afin qu’il puisse être soutenu par une large majorité parlementaire et appliqué par le gouvernement démissionnaire. Les chrétiens-démocrates flamands espèrent ainsi résoudre la problématique dès à présent, sans attendre la formation d’un nouveau gouvernement.

L’Open-VLD s’inscrit lui aussi dans ce mouvement et estime que le parlement doit prendre en main le dossier de l’asile et de l’immigration afin de trouver une solution rapide à la crise actuelle. Selon Alexander De Croo, président du parti libéral flamand, l’Open-VLD entend adopter « une attitude constructive et orientée vers les solutions ».

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire