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Armée: la nouvelle « Vision stratégique » renvoyée à l’année prochaine

L’actualisation de la « Vision stratégique » – qui dessine les contours de la Défense belge à l’horizon 2030 – contenue dans la déclaration gouvernementale, un projet porté par la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, ce sera pour l’an prochain, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Le comité ministériel restreint (« kern ») qui devait examiner jeudi le projet de Mme Dedonder (PS) « n’a pas eu le temps » de le faire car d’autres dossiers – dont la sortie du nucléaire – ont occupé les principaux ministres du gouvernement fédéral, selon deux sources informées. Le « forcing » de la ministre n’a donc pas permis d’approuver cette année l’actualisation de la « Vision stratégique », qui date de juin 2016. Cette tâche lui a été confiée par la déclaration gouvernementale de l’équipe De Croo.

Le gouvernement heptapartite Vivaldi s’est engagé à poursuivre, tout en l' »actualisant », la mise en oeuvre de ce texte et à adapter en conséquence la Loi de programmation militaire (LPM) qui en découle et balise les importants investissements en matériels prévus pour l’armée. Le Conseil des ministres s’était accordé le 23 juillet sur dix « principes directeurs » du processus d’actualisation de la Vision stratégique, qui confirment notamment les tâches principales de l’armée (défense collective, sécurité collective et protection des ressortissants belges à l’étranger), en réaffirmant « la solidarité en ce qui concerne l’effort de défense » et en définissant un équilibre entre les capacités, l’infrastructure, le personnel et les opérations.

Peu de choses ont filtré des derniers travaux au sein du gouvernement, si ce n’est que plusieurs réunions inter-cabinets ont eu lieu pour faire avaliser l’actualisation, dans l’espoir d’aboutir avant la fin de l’année. Il semble toutefois certain que Mme Dedonder propose une augmentation des dépenses de défense tendant « vers 1,6% » du Produit intérieur brut (PIB) d’ici 2030, là où l’Otan souhaite que ses Etats membres atteignent les 2% en 2024.

Cet accroissement du budget de la Défense doit permettre de mieux payer le personnel – militaire et civil – du département, mais aussi de procéder à des achats de nouveaux systèmes d’armes, et notamment des missiles de défense anti-aérienne. Les propositions de la ministre ne prévoient toutefois pas l’achat des onze avions de combat furtifs américains de type F-35 supplémentaires (45 au lieu des 34 commandés en octobre 2018) réclamé par l’Otan, ni d’armer les quatre drones Male (« Medium Altitude Long Endurance ») MQ-9B SkyGuardian dont la livraison est attendue à partir de 2024, a indiqué une source informée à l’agence Belga.

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