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À quoi ressemblaient les affiches des élections communales entre 1964 et 1970 ?

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

L’affiche est en berne. Elle pleure la perte tragique d’un de ses innombrables colleurs mobilisés à chaque campagne pour la faire fleurir aux quatre coins des rues. Jacques Georgin, militant FDF en pleine action, n’a pas survécu au passage à tabac d’un groupe d’extrémistes flamingants du Vlaamse Militanten Orde. A un mois du scrutin communal du 11 octobre 1970, le pays prend le deuil. La lâche agression nocturne de Laeken a tout du symbole dans une « Belgique de papa » agonisante, rongée par les différends communautaires qui monopolisent désormais l’attention des électeurs et exacerbent les joutes électorales.

Un autre coin du pays a commencé à faire parler de lui, au scrutin de 1964 : Fourons, où on a voté pour la première fois depuis le rattachement contesté au Limbourg. Où les listes « Retour à Liège » ont décroché la majorité absolue. L’épine du hérisson est plantée dans le pied du gouvernement présent et à venir.

Les partis traditionnels sont bousculés dans leur zone de confort par des nouveaux venus qui font bouillonner le bain communal jusqu’alors empreint de stabilité. Au scrutin de 1964, il y a soudaine prolifération de listes : « Intérêts communaux », « Union démocratique herstalienne », « Rassemblement autour du bourgmestre », « Renouveau louviérois », « Union forestoise », « Liberté à Uccle », « Front wallon », « Renaissance tournaisienne ». Et le folklorique s’engouffre dans la brèche. A Liège, Alfred Beaujean, « frère Alfred » pour les étudiants, fondateur d’un Parti vitaliste wallon, décroche un millier de voix. Il récidive en 1970, à la tête d’un Mouvement wallon pour une meilleure distribution de l’Abondance. Avec un grand A.

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