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100.000 emplois créés en 2022 : du jamais-vu depuis 70 ans

101.000 emplois supplémentaires ont été créés en Belgique l’an passé, d’après le rapport de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Un chiffre record atteint malgré la crise énergétique et l’inflation galopante traversées par notre pays.

Malgré la crise énergétique et l’inflation galopante, l’année 2022 s’est illustrée sur le front de l’emploi, avec des créations record en Belgique, ressort-il du rapport annuel de la Banque nationale de Belgique (BNB) publié vendredi.

Au total, selon les estimations, le nombre d’emplois nets supplémentaires dans l’économie belge s’élèverait à 101.000 en 2022, ce qui représente la plus forte hausse depuis le début des mesures en 1953, il y a près de 70 ans.

En termes nets, les rangs des salariés se sont ainsi gonflés de 86.000 unités en 2022 et ceux des indépendants de 15.000 unités. En 2021, dans la foulée du rebond post-covid, plus de 88 000 emplois supplémentaires avaient été créés dans notre pays.

Les créations d’emplois, qui réagissent avec un temps de retard à l’évolution de l’activité économique, ont continué à surfer sur la reprise post-pandémie au cours du premier semestre de 2022. En seconde partie d’année, la flambée des prix de l’énergie a néanmoins provoqué un ralentissement du marché de l’emploi.

Un taux d’emploi de 72% en 2022

Ce dynamisme a permis au taux d’emploi de progresser en Belgique pour atteindre 71,8% au cours des neuf premiers mois de 2022. « Mais les différences régionales restent importantes », constate le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch. Le taux d’emploi en Flandre reste le plus élevé (+1,3 point de pourcentage, à 76,6%) mais c’est à Bruxelles qu’il a le plus progressé l’an dernier (+3 points, à 65,2%). En Wallonie, il était à peine supérieur à 2021, à 65,6%.

On reste donc loin de l’objectif d’un taux d’emploi de 80% qui nécessiterait plus de 530.000 travailleurs supplémentaires, ce qui est davantage que le nombre de demandeurs d’emplois en Belgique (462.000). Pour le gouverneur de la BNB, « il y a probablement des réformes structurelles à réaliser » mais, constate Pierre Wunsch, « je n’ai pas vu grand-chose au niveau des réformes du marché du travail ces derniers mois et ces dernières années ».

Le taux d’emploi des femmes et des personnes faiblement éduquées mis en cause

« On va devoir se pencher sur une formation des salaires moins rigide en Belgique », estime le gouverneur.  Une piste serait d’améliorer le taux d’emploi des femmes ainsi que des personnes faiblement éduquées, inférieur à la moyenne.

L’analyse de la BNB confirme d’ailleurs que plusieurs groupes au sein de la population n’ont pas encore rattrapé le retard accumulé pendant la pandémie et notamment les personnes faiblement et moyennement diplômées, dont le taux d’emploi reste inférieur d’un point de pourcentage à ce qu’il était avant la crise sanitaire.

Le travail en hausse, mais la main d’oeuvre manque

Revers de la médaille d’un marché du travail en grande forme, la pénurie de main-d’œuvre a atteint des niveaux inédits. Le taux de vacance de l’emploi s’est établi à 5% au deuxième trimestre, ce qui correspond à 214.000 emplois non pourvus. Si le taux de vacance est logiquement plus élevé en Flandre (5,6%), il est, à environ 4%, tout de même supérieur en Wallonie et à Bruxelles que la moyenne de l’Union européenne (3%).

La crise énergétique devrait encore peser sur le marché de l’emploi en 2023. La BNB table tout de même encore sur des créations nettes d’emplois cette année mais la croissance sera nettement moindre qu’en 2022.

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