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Une pilule au lieu du sport ?

Elle est revenue dans l’actualité il y a quelques semaines : la pilule qui offrirait les mêmes effets que l’exercice physique, à savoir brûler les graisses et augmenter l’endurance. En cause, une étude qui confirmerait ses effets chez la souris…

Beaucoup d’entre nous voudraient tellement y croire : avaler une pilule au lieu des kilomètres pour devenir un marathonien ! C’est  » l’espoir  » soulevé avec ce qui est appelé les  » exercise pills « . Car il en existe plusieurs et certaines sont sorties des laboratoires de tests pour se retrouver sur le marché parfois interlope des  » compléments alimentaires  » destinés aux sportifs…

Début mai, une étude portant sur la molécule GW1516 est parue. Cette molécule modifie le gène PPARqui joue un rôle pour brûler les graisses et augmenter l’endurance. Une étude précédente avait démontré que des souris dont ce gène avait été modifié de manière permanente se transformaient en véritables marathoniennes. Idem en prenant la molécule : les souris ont vu leur endurance augmenter de 70 % ! Les chercheurs ont par ailleurs constaté une capacité plus importante à brûler les graisses, et moins importante à brûler le glucose. Les souris traitées ont aussi pris moins de poids et leur glycémie était mieux contrôlée. On aurait envie de croire à la pilule miracle ! Et pourtant…

Depuis les années 90

La molécule en question a été développée dans les années 90 contre les maladies cardiovasculaires et métaboliques. Le laboratoire a pourtant abandonné ces recherches, suite à un risque accru de cancer lorsque la molécule est prise à hautes doses. D’autres chercheurs n’ont pas abandonné, pensant probablement trouver une bonne solution pour les diabétiques, les sédentaires, les personnes handicapées, les obèses…

Le marché noir n’a pas attendu d’avoir des preuves : la molécule est vendue, encore aujourd’hui, comme complément alimentaire alors qu’aucune preuve d’efficacité ni d’innocuité n’a été fournie chez l’homme ! Des athlètes l’ont utilisée aux JO de 2008, mais l’Agence antidopage l’a rapidement fait figurer parmi les substances interdites, l’estimant dangereuse. Internet reste un fournisseur de cette GW1516, mais aussi de bien d’autres qui offriraient des effets comparables. Pourtant une revue de la littérature portant sur ces  » exercise pills  » démontre bien qu’elles ne sont pas sans danger : en plus de ne pas provoquer exactement tous les bienfaits du sport, certaines pourraient entraîner des atrophies musculaires graves, par exemple.

Les études manquent encore pour connaître réellement leur efficacité ou leurs effets secondaires chez l’homme. Il n’est donc pas raisonnable de s’en procurer via les réseaux parallèles…

Par Carine Maillard

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