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Les avantages et les inconvénients de la pilule

Stagiaire Le Vif

Pilule bashing, cancer ou thrombose, depuis sa commercialisation, la pilule contraceptive fait toujours parler d’elle. Finalement, après une soixantaine d’années, est-elle efficace ou dangereuse ? Voici un petit aperçu de son évolution, ses avantages et ses effets secondaires.

Chaque année, à la suite de l’utilisation de contraception hormonale, l’Europe répertorie 22.000 cas de thromboses. En Belgique, on en comptabilise approximativement deux par jour. Pour pallier ce problème, une équipe de l’Université de Namur vient de mettre au point un test sanguin qui en mesure le risque. De ce fait, le résultat permet de prescrire une contraception adéquate à chaque patiente. Simon Philippe, gynécologue – obstétricien à l’hôpital Érasme, le confirme : la pilule peut s’avérer dangereuse, en particulier pour les risques de thrombose. Mais à quels risquent s’exposent éventuellement les femmes qui choisissent ce contraceptif ? Et quels sont ses avantages ?

Les avantages de la pilule contraceptive…

Depuis plus sa création en 1960, la pilule contraceptive a permis de nombreux avantages aux femmes qui se la procurent.

  • Le bienfait le plus évident est son efficacité. Selon Simon Philippe, « Elle évite à 99% les grossesses indésirées, sauf la première année. À cause d’une mauvaise prise ou d’oublis plus fréquents ».
Les différentes méthodes de contraception hormonale, classées par efficacité la première année d’utilisation — source OMS
  • Son deuxième avantage, souvent pris en considération par les jeunes femmes, est la diminution des douleurs menstruelles. « La pilule est très efficace, elle diminue de 95% les dysménorrhées. Quand elle n’est pas prise comme moyen contraceptif, elle est demandée pour cette raison », précise le gynécologue.
  • Les hormones utilisées pour empêcher l’ovulation vont épaissir les sécrétions du col de l’utérus et ainsi, entraver le passage des spermatozoïdes. Cette glaire cervicale modère les risques d’infection puisqu’elle est aussi imperméable aux microbes. Ainsi, elle diminue les risques d’infections des trompes et de l’utérus, et réduit de 50% les risques de cancers de l’utérus et de l’ovaire, selon Simon Philippe.
  • Elle réduit les complications des fibromes utérins (tumeurs bénignes des muscles lisses de l’utérus). Elle limite les saignements qu’ils causent. Cependant, il est important de noter qu’elle n’est pas considérée comme un traitement.
  • Enfin, elle régule le cycle menstruel, régularise les menstruations et leur volume. Elle modère aussi le syndrome prémenstruel (irritabilité, anxiété, sautes d’humeur, douleur mammaire).

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… et ses inconvénients

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la pilule contraceptive est porteuse de nombreux inconvénients.

  • Bien qu’elle réduise les risques de cancer de l’endomètre, elle augmente cependant les risques de thromboses veineuses ou d’embolie pulmonaires. En effet, les œstrogènes favorisent la coagulation du sang et donc favorisent la formation de caillots dans les veines. Selon, l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), l’utilisation d’œstroprogestatifs multiplie par 3 à 6 le risque de maladie veineuse thromboembolique. Avec un risque plus élevé la première année d’utilisation.
  • Les risques d’accident artériel sont aussi en légère augmentation avec la prise de contraceptions œstroprogestatives. Mais selon, Inserm, la probabilité reste faible : 0,023% (23/100.000) pour le taux d’accident vasculaire cérébral (AVC) et 0,012% (12/100.000) pour le taux d’infarctus.
  • Le risque de dépression à la suite de l’utilisation de contraceptifs hormonaux est à l’origine de nombreux débats, plusieurs études se penchent sur le sujet. Une partie d’entre elles estiment que la pilule augmente les risques de dépression, surtout à l’adolescence et pendant les premiers mois de la prise. Alors que d’autres prétendent le contraire. Pour le moment, il n’y a aucun lien de causalité entre dépression et pilule, d’autres facteurs sont pris en considération.
  • D’autres symptômes, comme la perte de libido et la prise de poids, sont aussi à prendre en considération. Seulement, ils peuvent varier selon les pilules contraceptives.
  • En ce qui concerne les douleurs mammaires, la pilule est à la fois le poison et l’antidote. La contraception orale peut aussi bien les faire disparaitre, comme les provoquer.

Le nombre de personnes ayant des effets secondaires avec la pilule contraceptive varie. « Dans ma pratique, je dirais que cela représente environ 20 % », recense le docteur Simon Philippe.

Pour parer à ses effets négatifs, la pilule contraceptive, depuis sa commercialisation, a fort évolué. L’utilisation d’œstrogènes naturels modère les risques de thromboses, d’embolie ou de baisse de libido. Les molécules progestatives est aussi une nouvelle avancée qui limite le spotting (perte de sang hors menstruation) et la prise de poids.

Le phénomène de la « pilule bashing »

Selon Simon Philippe, le phénomène « pilule bashing » a toujours existé.  » Les personnes ont toujours eu des craintes, notamment sur la fausse croyance qu’elle pouvait rendre stérile. Mais je dirai que ce phénomène s’est développé ces dernières années, en même temps que la notion des violences obstétricales« .

La pilule reste le moyen contraceptif le plus utilisé. Particulièrement pour les jeunes filles ou les nouvelles utilisatrices. Pour les femmes un peu plus âgées, la tendance se tourne de plus ne plus vers l’utilisation de dispositifs endo-utériens, comme le stérilet ou l’implant. « Les autorités scientifiques belges, mais aussi américaines, recommandent l’utilisation de contraception à longue durée d’action chez les jeunes utilisatrices pour modérer le risque d’oubli et de grossesse non désirée », conclut Simon Philippe.

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