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Les aliments insalubres au menu d’une conférence inédite à Addis Abeba

Le Vif

Bactéries, virus, parasites ou substances chimiques nocives: les aliments contaminés, problème sanitaire et socio-économique majeur qui provoque chaque année la mort de 420.000 personnes à travers le monde, sont au coeur d’une conférence internationale inédite qui s’est ouverte mardi à Addis Abeba.

« De nos jours, le monde produit assez de nourriture pour tout le monde », mais outre le fait qu’elle est mal distribuée, une part importante de cette nourriture « n’est pas sûre », a déclaré José Graziano Da Silva, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’ouverture de la conférence.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’une personne sur dix dans le monde tombe malade après avoir consommé des aliments contaminés, les enfants de moins de 5 ans étant particulièrement touchés par ce problème.

Selon l’OMS, la consommation d’aliments contaminés est la cause de plus de 200 maladies, allant des affections diarrhéiques, qui tuent le plus, au cancer.

Mais l’enjeu est également socio-économique, car les maladies d’origine alimentaire sollicitent « lourdement les systèmes de soins de santé » et portent « préjudice aux économies nationales, au tourisme et au commerce », analyse l’OMS.

L’impact financier est de 95 milliards de dollars (83,5 milliards d’euros) par an dans les économies à revenus bas ou moyens, selon la FAO.

L’OMS, la FAO et l’UA souhaitent avec cette conférence attirer l’attention sur la sécurité sanitaire des aliments, dans la foulée de la décision de l’ONU de consacrer pour la première fois cette année une « journée mondiale » dédiée à la question, le 7 juin.

Quelque 125 pays ont répondu présent pour cette conférence, à laquelle participent une vingtaine de ministres et ministres adjoints.

« La sécurité sanitaire des aliments est liée à de nombreux objectifs de développement durable », a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, évoquant notamment les actions en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

La conférence qui a lieu mardi et mercredi a pour but « d’arriver à une déclaration consensuelle non contraignante qui établit dans quelles matières il faut renforcer les efforts », a expliqué à l’AFP Kazuaki Miyagishima, qui dirige le département de l’OMS en charge de la sécurité sanitaire alimentaire.

« Il y a un intérêt majeur de la part de l’Afrique », a-t-il souligné, rappelant que ce continent, suivi par l’Asie du Sud-est, est le plus lourdement touché par cette problématique.

Il a également relevé que la sécurité sanitaire alimentaire recouvre des réalités bien différentes.

Pour un pays en situation de sécheresse ou de famine, le défi sera d’éviter que la population ne se tourne, faute de mieux, vers des sources d’eau contaminées par le choléra ou des aliments impropres à la consommation.

D’autres pays souhaitent eux être en mesure d’exporter des denrées alimentaires en respectant les normes sanitaires internationales.

AFP

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