Feu vert en Grèce pour la prescription de la colchicine © belga

Le recours à la colchicine pour lutter contre le covid doit encore être validé

La nouvelle de l’efficacité de la colchicine dans le traitement du Covid-19 rapportée abondamment dans la presse mérite une attention prudente dès lors que les résultats de l’étude ne font pas encore l’objet d’une publication, a fait savoir Elie Cogan (ULB et spécialiste en médecine interne au Chirec).

« Avant de pouvoir valider les conclusions de cette étude, un examen attentif des résultats par des experts extérieurs est obligatoire », a tenu à souligner Elie Cogan. Ce dernier appelle donc à la prudence. « Le tollé médiatique qui en est fait essentiellement au Canada et en Belgique est prématuré et manque d’un minimum de réserve. »

Une étude lancée en mars dernier a fourni des résultats cliniquement convaincants de l’efficacité de la colchicine (anti-inflammatoire utilisé entre autres contre la goutte) pour traiter le Covid-19, a annoncé samedi l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) sur son site internet. Ceci en ferait le premier médicament oral au monde capable de traiter les patients en phase pré-hospitalière.

Selon l’investigateur principal de l’étude, menée sur 4.488 patients, Jean Claude Tardif, directeur du Centre de Recherche de l’ICM, la colchicine, prescrite dans les 24h du diagnostic de Covid-19, chez des patients non hospitalisés, réduirait de 25% les hospitalisations, de 50% le besoin de ventilation mécanique et de 44% les décès.

Elie Cogan fait toutefois remarquer qu’une « survie meilleure associée à la prise de colchicine » a été constatée dans deux études rétrospectives. Ce qu’indiquent aussi deux études prospectives et réalisées chez des patients Covid, avec « des effets cliniques positifs mais limités », a précisé M. Cogan.

Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19, s’était quant à lui montré enthousiaste samedi sur le plateau de RTL au moment du journal télévisé. « Si c’est bien le cas, et il n’y a pas de raison d’en douter d’ailleurs, c’est le pas le plus important qu’on ait fait dans le traitement contre le Covid depuis le début. C’est la première fois qu’on aurait un médicament qu’on donne en extra-hospitalier, lorsque les gens commencent à être malades, et qui permet de diminuer leur arrivée à l’hôpital et le développement des phénomènes inflammatoires. »

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