Vers une guerre des shoppings?

Deux projets de centres commerciaux se profilent au nord de Bruxelles : l’un porté par la Région, l’autre par une société privée.

La course est lancée… Dans le couloir n° 1 : la Région bruxelloise. Conformément à son Plan de développement international (PDI), elle veut construire une vaste surface commerciale. Au Heysel.  » Selon la feuille de route du PDI, approuvée à la fin de 2007, il s’agit d’élaborer sur ce site un centre de congrès, une salle de spectacles et un centre commercial. La question du stade reste en suspens « , précise-t-on au cabinet du ministre-président Charles Picqué. Le projet n’en est toutefois qu’à ses balbutiements. Une société a été désignée par la Ville de Bruxelles pour préparer l’aménagement du plateau et un concours d’idées va être lancé.

Face à cette lente machine institutionnelle, dans le second couloir, se profile un concurrent de taille : la société Uplace. Pour 2012 ou 2013, elle entend construire, à Machelen, près du viaduc de Vilvorde,  » une destination tout-en-un  » de près de 200 000 mètres carrés. Ce complexe comprendrait un quart de bureaux (dont une tour de près de 100 mètres de hauteur), un espace identique d’espaces communs, idem pour les magasins, le reste étant partagé entre 15 % de lieux de culture et de loisirs et 10 % d’espaces hôteliers. Le tout pour un budget de 600 millions d’euros.  » Nous pensons que ce concept immobilier novateur répond parfaitement aux besoins actuels des consommateurs qui veulent tout à portée de main, justifie Lorin Parys, directeur opérationnel chez Uplace. Nous voulons aussi être le moteur de reconversion de cette zone sinistrée par la fermeture de Renault, Franki, etc. « 

Le problème, c’est que le Heysel et le viaduc de Vilvorde, même s’ils appartiennent à des Régions différentes, ne sont séparés que de quelques kilomètres. Or tout le monde ne voit pas du même £il la concurrence qui s’annonce.  » L’analyse faite pour le PDI montre que le Nord a besoin de 100 000 mètres carrés de commerces, évalue-t-on au cabinet du ministre-président. Il est clair qu’une cohabitation semble a priori difficilement envisageable.  » Du côté du groupe immobilier, on se veut plus positif.  » Nous ne sommes pas concurrentiels, argumente Lorin Parys. Notre complexe ne sera composé qu’en partie de magasins et il s’agira uniquement de boutiques qui, comme cet Apple Flagship Store, permettront de suivre des cours, d’essayer des machines…  » Il assure également que, selon les études de cette firme, le nord de Bruxelles  » peut accueillir 300 000 mètres carrés de surface commerciale sans que l’offre existante s’essouffle « . La course s’annonce serrée.

F. By

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