On ignore pourquoi certaines des cellules du tissu mou se transforment en cellules osseuses.

Un coup violent, et après ?

Déchirures musculaires, contusions et luxations sont des blessures bien connues de tous les sportifs, mais rares sont ceux qui ont déjà entendu parler de myosite ossifiante, un terme qui désigne une affection dans laquelle du tissu osseux se forme à l’intérieur du muscle après une blessure.

Difficile de savoir ce qui se passe exactement au sein du muscle blessé. Notamment parce que peu d’études ont été menées à ce sujet, la plupart des scientifiques n’étant pas très intéressés. De telles lésions sont relativement banales. Et pour ceux qui y sont confrontés, c’est un peu déconcertant car le phénomène est peu connu, bien qu’assez familier chez les sportifs.

Il semble qu’une anomalie se produise au niveau des fibroblastes, les cellules présentes dans le tissu conjonctif qui ont pour but de favoriser la guérison des blessures en créant une nouvelle structure dans le tissu lésé. On ignore pourquoi certaines de ces cellules du tissu mou se transforment en cellules osseuses, mais c’est clairement le fruit d’une évolution défavorable car les cellules osseuses et les  » calcifications  » qu’elles causent ne font en aucun cas partie du tissu musculaire.

Processus lent

Heureusement, ces calcifications disparaissent au fil du temps. D’autres cellules environnantes réagissent apparemment aux calcifications ; cela engendre la formation de cellules ostéoclastiques qui font le ménage. Il s’agit toutefois de processus lents, qui peuvent traîner en longueur, en fonction du stade de développement. En moyenne, la situation est stabilisée et la douleur disparaît au bout de dix semaines, mais il arrive que la guérison prenne des mois.

Les contusions musculaires osseuses sont les plus fréquentes lors de la pratique de sports brutaux, comme le football et le rugby. Mais elles apparaissent aussi lorsque l’on s’adonne à un sport pouvant occasionner un coup localisé au niveau des muscles, par exemple chez les escaladeurs qui heurtent violemment les rochers ou le mur d’escalade lors d’une chute. Le plus souvent touchés sont les grands groupes musculaires des cuisses et les bras.

Une contusion musculaire osseuse peut aussi être causée par des microtraumatismes fréquents au même endroit. Cela arrive parfois à l’intérieur des cuisses des cavaliers par la pression locale d’une selle mal ajustée, ou encore dans les muscles de l’épaule des tireurs, suite au recul à chaque tir. Mais dans l’ensemble, de tels cas sont assez rares.

Une ecchymose ? Ou pas…

Quand cela leur arrive, la plupart des athlètes croient qu’ils ont subi une ecchymose qui va disparaître rapidement. Ce n’est que lorsque la douleur persiste qu’ils commencent à s’inquiéter et vont consulter un médecin, bien que celui-ci ne puisse pas leur être d’une grande aide. Il est conseillé de mettre en place le plus rapidement possible le protocole R.I.C.E. classique : repos, glace (ice), compression avec un bandage et élévation en plaçant le membre au-dessus du coeur, à savoir les mesures destinées à prévenir les ecchymoses et le gonflement. Mais ce n’est évidemment pas possible si vous avez encore des kilomètres à parcourir à vélo pour rejoindre votre domicile ! De plus, la plupart des athlètes ne s’inquiètent pas d’une ecchymose ou d’une contusion. C’est certes inhérent au sport mais quand un problème plus grave se déclare par la suite, il est souvent trop tard. L’application du protocole R.I.C.E. est néanmoins toujours recommandée.

Comment traiter ?

La prise d’antidouleurs semble également être une bonne approche. Optez pour des analgésiques à base de paracétamol car d’autres ont souvent un effet anticoagulant, pouvant aggraver l’hématome et ses conséquences. Pour les mêmes raisons, le massage ou l’étirement agressif est à éviter.

Il est parfois suggéré de traiter l’ossification avec des ondes de choc ou d’extraire la masse si elle persiste, mais il existe bon nombre de controverses quant au bénéfice de telles interventions. Dès que la douleur le permet, le blessé peut commencer à bouger avec précautions, peut-être avec l’aide d’une autre personne pour éviter trop de pression sur le membre touché. Ensuite, il peut progressivement augmenter la pression, mais sans exagération. Repousser les limites de la douleur n’est pas la bonne approche.

Si le rétablissement est rapide, la reprise des activités peut avoir lieu dans les dix jours mais dans la majorité des cas, il faut compter 4 à 6 mois et dans l’année, presque tous les blessés ont retrouvé leur niveau initial.

La présence d’une telle boule dure dans le muscle peut faire penser au pire. Il existe certes des formes de myosite ossifiante provoquées par la formation de tumeurs, mais à notre connaissance, pas chez les sportifs. D’autres recherches menées à l’aide de scans peuvent apporter des clarifications à cet égard, mais pour en arriver là, la lésion doit perdurer au moins 4 à 6 semaines.

références www.bodytalk.be

Les contusions musculaires osseuses sont les plus fréquentes lors de la pratique de sports brutaux, comme le football et le rugby.
Les contusions musculaires osseuses sont les plus fréquentes lors de la pratique de sports brutaux, comme le football et le rugby.© ISTOCK
Il est conseillé de mettre en place le plus rapidement possible le protocole R.I.C.E. classique : repos, glace (ice), compression avec un bandage et élévation.
Il est conseillé de mettre en place le plus rapidement possible le protocole R.I.C.E. classique : repos, glace (ice), compression avec un bandage et élévation.© ISTOCK

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire