Marcel Proust, une singulière mélancolie. © GETTY IMAGES

Proust, à livre ouvert

En 1919, Marcel Proust obtint le Prix Goncourt pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs, deuxième des sept tomes de son chef-d’oeuvre A la recherche du temps perdu. Centenaire de cette récompense aidant, les éditions de Fallois ont publié au mois d’octobre Le Mystérieux Correspondant et autres nouvelles inédites, un recueil qui n’est pas à aborder comme une oeuvre accomplie.

Vers 1896, c’est un tout jeune auteur qui compose ces lignes, contemporaines de son volume Les Plaisirs et les jours. D’après Luc Fraisse, professeur de littérature française à l’université de Strasbourg, en charge de l’anthologie, leur caractère ouvertement homosexuel a pu freiner l’auteur quant à leur achèvement, voire leur publication. Si on sait aujourd’hui que sous l’Albertine de la Recherche se dissimule bel et bien un Albert, Marcel se débat entre 20 et 25 ans (moment où il compose ces neuf récits) avec son attraction pour les hommes et considérait peut-être ces confessions comme exclusivement réservées à l’usage personnel. Du Souvenir d’un capitaine, qui évoque une romance éphémère entre deux hommes, au Mystérieux correspondant où deux femmes vivent une passion secrète empêchée, c’est déjà cette si singulière mélancolie qui se dit là en germe, encore tremblante et pourtant débarrassée des masques postérieurs.

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