Pagaille sur le réseau

Le nouveau schéma du métro bruxellois entre en vigueur ce samedi 4 avril. Mais la phase de transition a déjà commencé, provoquant la confusion chez les usagers.

« Le nouveau métro fait bouger Bruxelles « , annoncent fièrement depuis quelques jours les quais du métro, en prédiction du grand chamboulement que s’apprêtent à connaître les usagers. Ce samedi 4 avril, la Stib procède en effet à une refonte complète du réseau souterrain bruxellois. Elle donne naissance à six nouvelles lignes et à des liaisons renforcées sur certains axes, en particulier autour de la petite ceinture et entre les communes de l’est et le centre-ville. L’acquisition récente de quinze nouveaux  » boas  » permettra en outre à ces nouvelles lignes d’acheminer à bon port un nombre plus important de voyageurs.

De  » nouvelles liaisons directes « , des  » fréquences optimales  »  » de l’espace et du confort.  » La Stib n’est pas avare de mots pour qualifier la petite révolution que devrait vivre les Bruxellois dès le début des vacances de Pâques. Pour nombre d’entre eux toutefois, ces slogans prometteurs ne manquent pas d’ironie.

Depuis la semaine dernière, le métro bruxellois semble en effet plus déterminé à paralyser la ville qu’à la mettre en mouvement. Métro en rade, panneaux indicateurs fantômes… Les usagers ne savent plus où donner de la tête. En cause : la décision prise par la Stib, sans avertissement préalable, d’anticiper les changements d’itinéraire tout en laissant à l’usager le soin de se débrouiller dans un univers de moins en moins balisé.  » Pour des raisons de sécurité, nous devons nous assurer que les nouvelles liaisons fonctionnent « , explique-t-on à la Stib.  » Les chauffeurs sont donc passés au nouveau schéma avec deux semaines d’avance. « 

En clair, depuis le 23 mars dernier, tous les chauffeurs de métro circulent déjà en permanence sur les nouveaux itinéraires inaugurés officiellement ce 4 avril. Les passagers continuent, eux, en parallèle de circuler selon l’ancien schéma et ils sont donc systématiquement débarqués à Beekkant dès lors qu’ils souhaitent poursuivre leur trajet du centre-ville vers le nord. Ajoutons à cela la disparition des anciens panneaux qui indiquaient le temps d’attente et la mise en place d’une toute nouvelle signalétique qui vient progressivement se substituer à l’ancienne ; on devine la confusion qui règne dans les couloirs du métro depuis quelques jours.

Celle-ci touche même les plus initiés des usagers. Parti lundi dernier de De Brouckère pour inaugurer la nouvelle station Belgica sur la ligne 1A, le ministre bruxellois de la Mobilité et des Transports, Pascal Smet (SP.A), eut ainsi la désagréable surprise de se retrouver en route pour l’hôpital Erasme.  » Il était dans une colère noire « , se souvient une de ses collaboratrices.  » D’autant que personne à la Stib ne l’avait prévenu que l’on anticipait les changements d’itinéraires.  » Prévu pour se dérouler tout en douceur durant la période creuse des vacances de Pâques, le passage au nouveau schéma aura donc pris tout le monde de court.

 » Tout devrait être rentré dans l’ordre le 4 avril « , espère-t-on à la Stib.  » A cette date, les nouvelles liaisons seront opérationnelles et toute l’information sera à nouveau communiquée aux voyageurs.  » Restera alors aux usagers à prendre progressivement de nouvelles habitudes dans leur nouvel univers souterrain rebalisé.

Grégoire Comhaire

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