Les athlètes se forment et combattent dans des fosses d'argile rougeâtre, faite d'un mélange de beurre clarifié et d'épices. Lorsque les lutteurs se couvrent de terre, ils accomplissent un rituel de purification, tout en cherchant à calmer les douleurs musculaires.

Luttes finales

L’Inde est l’un des pays qui se transforment le plus rapidement. Pourtant, dans de très nombreuses villes, une tradition ancestrale de lutte se perpétue : le kushti. Des athlètes de toutes les générations se retrouvent encore chaque jour, sans distinction de caste ni de religion. Même si la discipline, et ses rites, tendent à disparaître.

Le kushti – ou pahalawi – est une forme ancestrale de lutte, originaire de Perse et perpétuée en Inde depuis le xvie siècle. Même s’il conserve beaucoup d’éléments rituels, il est de plus en plus perçu comme une discipline ordinaire par les autorités sportives. Dans ce sous-continent indien en perpétuel changement, le kushti jouit toujours d’un grand prestige et les familles des apprentis lutteurs dépensent souvent de grosses sommes d’argent pour les soutenir. Les adeptes suivent une routine rigoureuse et un régime strict pour préparer leur corps aux combats qui peuvent durer jusqu’à vingt-cinq minutes. Leurs mouvements sont ralentis par l’argile dont ils couvrent leur peau avant et entre les combats. Après l’entraînement, la terre leur permet d’absorber la transpiration, de ne pas prendre froid, puis de se relaxer. Ce rituel, complété par des massages pour soulager leur muscles, a également une portée symbolique leur permettant d’exprimer leur respect mutuel. Les lutteurs kushti s’entraînent et combattent dans des akharas, centres de formation à la lutte kushti. Ces photos ont été prises dans deux akharas différents, à Kholapur, dans l’Etat du Maharashtra, et dans un quartier d’Agra, dans l’Uttar Pradesh.

Un jeune garçon observe la préparation de la terre battue avant l'entraînement. Les enfants peuvent commencer à se former dès l'âge de 7 ans.
Un jeune garçon observe la préparation de la terre battue avant l’entraînement. Les enfants peuvent commencer à se former dès l’âge de 7 ans.
Le lutteur Balraje dans l'embrasure de la porte du vestiaire, pendant un moment de détente.
Le lutteur Balraje dans l’embrasure de la porte du vestiaire, pendant un moment de détente.
Ankit Rathor, 18 ans, vient de finir une série de pompes vêtu du langot traditionnel. Ankit est étudiant en biologie à l'université d'Agra et vient s'entraîner après ses cours.
Ankit Rathor, 18 ans, vient de finir une série de pompes vêtu du langot traditionnel. Ankit est étudiant en biologie à l’université d’Agra et vient s’entraîner après ses cours.
Pradrep, 20 ans, et son entraîneur, préparent leur nourriture. Les kushti suivent un régime alimentaire ascétique très strict. Principalement des amandes qu'ils broient avec du chanvre filtré.
Pradrep, 20 ans, et son entraîneur, préparent leur nourriture. Les kushti suivent un régime alimentaire ascétique très strict. Principalement des amandes qu’ils broient avec du chanvre filtré.
Ankit Rathore est allongé sur le sol pour se faire masser après l'entraînement.
Ankit Rathore est allongé sur le sol pour se faire masser après l’entraînement.
Un lutteur soulève un poids avec le cou. Au mur, des photos du maître des lieux et d'anciennes gloires du centre. Dans l'alcôve, une bougie est allumée sur l'autel.
Un lutteur soulève un poids avec le cou. Au mur, des photos du maître des lieux et d’anciennes gloires du centre. Dans l’alcôve, une bougie est allumée sur l’autel.
Les niches abritant les icônes religieuses qui entourent l'akhara sont soigneusement nettoyées.
Les niches abritant les icônes religieuses qui entourent l’akhara sont soigneusement nettoyées.
Un lutteur prend une douche dehors après l'entraînement.
Un lutteur prend une douche dehors après l’entraînement.
Un lutteur expérimenté profite du début de la matinée pour enseigner les gestes à un jeune adepte. Le kushti jouit toujours d'un grand prestige.
Un lutteur expérimenté profite du début de la matinée pour enseigner les gestes à un jeune adepte. Le kushti jouit toujours d’un grand prestige.

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