Les derniers dinosaures

En pleine mutation, l’écosystème ludique enterre doucement la console de salon de papa. Xbox One et PlayStation 4, des espèces en voie d’extinction…

Les sorties quasi simultanées des Xbox One et PlayStation 4 auraient dû être une fête pour les gamers. Malgré une puissance de feu améliorée après huit ans d’attente, les deux nouvelles consoles de salon de Microsoft et Sony risquent d’être les dernières du genre. Car les maillons de la chaîne de production vidéoludique  » traditionnelle  » se remettent en question depuis quelques années. Tendance lourde en 2013, les consoles de salon open source entrouvrent les portes d’un gaming au format  » unique  » façon Blu-ray. Ouya, Unu et Mojo se profilent ainsi comme des machines de jeu Android essayant de porter la vivacité du jeu vidéo nomade sur grand écran. La boîte de Pandore est ouverte. Si bien que Valve lâchera sa Steam Box en 2014. Soit un projet de standard open source doublé d’une manette remplaçant le couple clavier/souris. Processeurs doués et données du jeu risquent en outre de quitter les foyers pour migrer sur des serveurs distants. Appelé à se développer, le cloud gaming ne laisse ainsi qu’un micro-boîtier communiquant et une manette dans les mains des joueurs. De quoi proposer des parties à la demande, à la manière du visionnage d’une vidéo YouTube.

Plus chers à développer que précédemment, les titres next gen engouffrent en outre la moitié du budget de développement d’un blockbuster hollywoodien classique. Soit 40 à 50 millions d’euros contre 20 à 40 millions d’euros sur PS3 et Xbox 360. Mais les studios se libèrent doucement des éditeurs comme Ubisoft ou Activision. Le financement participatif, notamment via Kickstarter, leur déniche plusieurs millions de dollars, en quelques semaines, sous forme de précommande.

Face à ces bouleversements en marche, la sortie en novembre dernier de la PS4 s’accompagnait d’un catalogue de jeux réchauffés (Assassin’s Creed IV:Black Flag, Call of Duty:Ghosts…). En attendant la Xbox One (499 euros avec la nouvelle Kinect) officiellement reportée début 2014 en Belgique (mais dispo dans certains magasins), la PlayStation 4 (399 euros) offre ceci dit, malgré l’absence de 4K, une claque visuelle avec Killzone: Shadow Fall. Voir le reflet d’une ville danser dans une flaque d’eau, être ébloui par les phares d’un drone qui transpercent une brume, saisir la texture d’une poutre rouillée à travers une flaque de sang transparent. L’illusion durera-t-elle ?

MICHI-HIRO TAMAÏ

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