L'empereur allemand Guillaume II lors d'une partie de chasse avec François-Ferdinand, archiduc d'Autriche-Este.

Le krach boursier de 1929 pave la voie de l’extrémisme et du nazisme.

La Première Guerre mondiale a beau être finie, l’entre-deux-guerres ne parvient pas à instaurer un apaisement universel. Plusieurs Etats-nations sont confrontés aux doléances de leurs minorités frustrées, les réparations de guerre infligent une grave humiliation à toute l’Allemagne et la Société des Nations, mal embarquée, s’avère inapte à transcender les intérêts nationaux. Et les démocraties, où le président Wilson aspire à instaurer sa  » paix durable « , cherchent désespérément leur voie dans un faisceau de nationalisme, d’idéologie et de grande dépression économique.

Démocraties naissantes

 » Un aspect fort appréciable du traité de Versailles est qu’il appelle l’Europe à devenir le continent des démocraties « , écrit l’expert de la Seconde Guerre mondiale Ian Kershaw dans son livre L’Europe en enfer, 1914-1949. Pas moins de neuf Etats démocratiques se sont bâtis sur les ruines des anciens empires habsbourgeois et tsariste : la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie, la Pologne, l’Autriche et la Hongrie. Durant la Première Guerre mondiale, le peuple s’est massivement mobilisé pour combattre. Mais maintenant que la guerre est finie, l’heure est au changement : le peuple veut avoir son mot à dire. Le président américain Woodrow Wilson (1856-1924) prône une Europe d’aprèsguerre régie par des institutions démocratiques. Presque tous les pays vont élargir le droit de vote. L’électorat britannique passe de huit à 22 millions de votants, celui de l’Allemagne de 14,5 à près de 36 millions.  » La politique de masse est désormais un fait « , poursuit Kershaw,  » et les moyens de manipuler les masses évoluent en parallèle « . Au moment même où les Européens croient que le pire est derrière eux, un funeste mélange de nationalisme et d’impérialisme exacerbés émerge inexorablement.

Wilson s’appuie sur le droit des peuples à l’autodétermination. Selon lui, en dotant un peuple de son propre Etat, d’un territoire et d’un gouvernement, la situation politique se stabilisera d’elle-même. Après Versailles, la carte de l’Europe centrale et orientale est entièrement redessinée.  » Mais dans un contexte multiethnique, il y a toujours des minorités « , explique Rik Coolsaet, professeur émérite de relations internationales à l’université de Gand.  » Surtout dans les zones frontalières, où les habitants ont souvent des liens plus étroits avec le pays voisin. Dans la région des Balkans, on voit ainsi apparaître une série de mouvements terroristes reprenant à leur compte les tactiques des anarchistes du XIXe siècle. Dès son entrée au pouvoir, Adolf Hitler (1889-1945) exploitera habilement ce fonds de rancoeur nationaliste. Il va mobiliser la minorité germanique de la frontière tchécoslovaque et regrouper tous les germanophones sous le même drapeau en annexant l’Autriche. « 

Plus jamais de guerre

Outre le droit des peuples à l’autodétermination, Wilson forge également le concept de la sécurité collective. Après l’armistice, le slogan  » Plus jamais la guerre !  » résonne avec une force grandissante. Dès janvier 1918, dans un discours devant le Congrès américain, le président présentera son fameux programme en quatorze points. En dernier lieu, il préconise la création de la Société des Nations, une association internationale qui devra garantir la sécurité collective de tous les pays afin de prévenir de nouvelles guerres à l’avenir. Wilson traverse l’Atlantique pour siéger en personne au sein de la conférence de paix de Paris. Le traité de Versailles est promulgué le 10 janvier 1920, donnant officiellement naissance à la Société des Nations : la toute première organisation multilatérale de l’histoire.

Guillaume II demande l'asile aux Pays-Bas qui le lui accorde. Il vivra au château d'Amerongen (photo) jusqu'en 1920. Il finira ses jours à Doorn.
Guillaume II demande l’asile aux Pays-Bas qui le lui accorde. Il vivra au château d’Amerongen (photo) jusqu’en 1920. Il finira ses jours à Doorn.

Mais la Société des Nations (SDN) démarre avec un sérieux handicap. D’abord en ce qui concerne sa composition, un certain nombre de grands Etats n’en faisant guère partie. Bien que l’initiative de sa naissance revienne au président Wilson, le Sénat des Etats-Unis ne ratifiera pas le traité de Versailles et le fauteuil américain restera vide. L’Union soviétique ne sera admise au sein de la SDN qu’en 1934. Quant à l’Allemagne, également exclue au départ, elle n’y sera intégrée qu’en 1926.

L’égoïsme des Etats membres

 » Pour Woodrow Wilson, la Première Guerre mondiale résulte de l’équilibre entre les puissances « , argue Coolsaet.  » Dès qu’une grande puissance montre des signes de faiblesse, le vide ainsi créé est aussitôt mis à profit par l’un de ses adversaires. Le caractère fluctuant des forces et faiblesses de chacun rend l’équilibre très instable. Wilson plaide pour l’instauration d’un système de sécurité collective où c’est à la communauté internationale qu’il incombera de garantir la paix universelle. Un pour tous, tous pour un. Mais cela implique pour les Etats membres de se montrer solidaires à l’égard d’un pays qui serait attaqué. C’est là où le bât blesse.  » Sans être vouée à l’échec dès le départ, conclut l’auteur, la SDN n’aura jamais vraiment pris son envol à cause de l’égoïsme nationaliste de ses membres.

Pourquoi tant d’égoïsme ? Kershaw et Coolsaet évoquent tous deux la hantise du communisme.  » Les Etats membres sont confrontés à une dichotomie idéologique paralysante. En coopérant ouvertement avec l’Union soviétique contre Hitler, ils s’attireront les foudres de la droite. Mais s’ils cherchent à s’entendre avec l’Allemagne, c’est la gauche qu’ils se mettront à dos. Les préjugés idéologiques rendent impossible toute coalition entre les trois grands pôles que sont la France, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique. Leur méfiance réciproque prévient la mise en place d’un front antinazi paneuropéen. « 

En dépit de ses louables ambitions, la Société des Nations a rarement l’occasion d’exercer une influence notable sur la scène internationale. Plusieurs référendums seront néanmoins organisés sous son égide dans certaines zones conflictuelles. En 1920, elle résoudra entre autres le conflit opposant le Danemark à l’Allemagne sur le Schleswig du Nord (zone du Danemark où environ 15 000 personnes appartiennent à une population minoritaire germanophone mais de nationalité danoise). L’année suivante, un autre référendum mis sur pied par l’organisation intergouvernementale mettra efficacement un terme aux heurts frontaliers entre la Suède et la Finlande pour la possession des îles Aland. Elle obtiendra encore avec succès le rapatriement de milliers de prisonniers de guerre et réfugiés d’Asie mineure, et de résidents turcs expulsés de Grèce. Enfin, la Sarre sera notamment administrée sous son mandat pendant quinze ans.

L’Allemagne a tous les torts

Mais l’égoïsme des Etats membres de la SDN n’est pas le seul phénomène à déjouer la paix. Dès le départ, le mécontentement qui gronde en Allemagne est également en cause. Au lendemain de la guerre, le statut de république lui étant imposé, l’empereur Guillaume II (1859-1941) abdique le 9 novembre 1918 et se voit accorder l’asile politique par les Pays-Bas. Le même après-midi, la République de Weimar est proclamée depuis le balcon du Reichstag, officialisant ainsi la chute du Reich allemand. Mais dès son instauration, l’éphémère république est confrontée à des écueils insurmontables.

Pour les Allemands, le traité de Versailles est l’un des pires fardeaux, et en particulier l’humiliation délibérée qu’il leur inflige.  » C’est l’une des plus graves fautes commises par les vainqueurs « , soutient Coolsaet.  » Au XIXe siècle, on jugeait totalement inopportun de rabaisser une nation ennemie vaincue. Au contraire, il valait mieux la réintégrer le plus tôt possible dans les cénacles internationaux où se fixent les grandes règles du jeu.  » Mais les ravages de la Première Guerre mondiale sont pires que tout ce que l’on aurait jamais pu imaginer. De l’invasion de la France à la violation de la neutralité belge, les atrocités perpétrées contre la population civile sont absolument sans précédent. D’emblée, les vainqueurs rejetteront toute la responsabilité sur l’Allemagne.

Le président français Raymond Poincaré.
Le président français Raymond Poincaré.

Politique d’acquittement de la dette

 » C’est injuste au regard de l’histoire, mais en faisant porter le chapeau à l’Allemagne, ils feront suivre la facture de toutes les destructions « , juge Coolsaet. Dans les négociations préliminaires de Versailles, chaque pays a dû produire une estimation des pertes et dommages encourus.  » Les vainqueurs ont largement exagéré pour obtenir un maximum de compensations le plus vite possible. Ainsi, notre pays estime ses propres dommages de guerre à un montant quatre fois plus élevé que l’état des richesses nationales de la Belgique avant la guerre.  » L’article 231 du traité, souvent dit  » clause de culpabilité de guerre « , fixera même les termes de la dette allemande. Les Alliés réunis à Versailles imposent aussi à l’Allemagne un désarmement presque total. L’armée jadis si puissante est réduite à 100 000 hommes, et le pays cède près de 13 pour cent de son territoire initial.

Mais la population allemande accepte mal la défaite, souligne Ian Kershaw dans L’Europe en enfer. En effet, son indignation tient nettement plus aux conditions du traité de paix qu’au fait proprement dit d’avoir subi une défaite militaire. Alors que le ministre des Affaires étrangères Walther Rathenau s’est déclaré prêt à rembourser une partie des réparations exigées, il va devenir la cible des nationalistes de droite. Entre les mains des opposants à la République de Weimar, cette fameuse politique d’acquittement est une arme redoutable. Pour eux, le traité de Versailles met toute l’Allemagne à la merci de ses ennemis et ils refusent catégoriquement que leur pays verse le moindre mark de compensation. Le 24 juin 1922, Rathenau est assassiné par un groupe d’officiers nationalistes.

Points de vue divergents

Les Français ne renoncent pas pour autant à leurs prétentions élevées. Ils veulent que l’Allemagne soit définitivement paralysée.  » Mais quand on attend des sommes énormes du vaincu, si on ne lui laisse par ailleurs aucun espoir de se refaire, où pourra-t-il trouver l’argent ? « , s’interroge Coolsaet.  » En 1919, la France refuse d’entendre ce dilemme. « 

Sous l’influence d’économistes tels que J.M. Keynes, les Britanniques aspirent de leur côté à de meilleures relations commerciales avec l’Allemagne. Le redressement de sa balance économique et commerciale est en effet indispensable au paiement de réparations. Le Royaume-Uni cherche donc plutôt à négocier un désarmement immédiat et inconditionnel. Le Premier ministre britannique Lloyd George (1863 – 1945) craint en outre qu’une position trop stricte des pays d’Europe de l’Ouest ne pousse l’Allemagne à se rapprocher des Soviétiques.

Mais le gouvernement Poincaré est intraitable. L’Allemagne doit acquitter ses réparations de guerre et à l’appui de ses revendications, la France va occuper militairement la Ruhr dès le 11 janvier 1923. Ainsi, elle se remboursera au moins des arriérés en exploitant le charbon. Une grève générale éclate et l’inflation s’envole. La monnaie allemande ayant perdu près de 99 pour cent de sa valeur avant la fin de l’année, une liasse de marks devient plus utile pour se chauffer que le peu de charbon auquel correspond son prix.

Economie en berne

 » La République de Weimar aurait toutefois encore pu survivre sans le grand krach boursier d’octobre 1929 « , poursuit Coolsaet. Après les mouvements sociaux, l’occupation de la Ruhr et l’hyperinflation, l’Allemagne traverse une période de relative accalmie. L’inflation a été jugulée et les Américains ont décidé de soulager les Allemands dans le cadre du Plan Dawes, qui permet dorénavant à l’Allemagne de verser les indemnités en fonction de sa réelle performance économique. Quand son économie sera redressée, les remboursements lui feront moins mal, pense le banquier américain Charles G. Dawes. Et les vainqueurs auront ainsi au moins une chance de revoir leur argent. Avec la Première Guerre mondiale, le pays s’était lourdement endetté auprès des Etats-Unis.  » De plus, le marché très dynamique de l’Allemagne intéresse beaucoup d’investisseurs américains « , relève Kershaw.  » De grandes firmes comme General Motors, Ford et General Electric veulent installer des usines en Allemagne.  » En 1930, les crédits étrangers s’élèvent à quelque cinq milliards de dollars.

Le ministre belge des Affaires étrangères Paul Hymans (1865 - 1941) déclare l'ouverture du cinquième congrès de la Société des Nations (Genève, 1924).
Le ministre belge des Affaires étrangères Paul Hymans (1865 – 1941) déclare l’ouverture du cinquième congrès de la Société des Nations (Genève, 1924).

Mais un pays à ce point tributaire des capitaux étrangers demeure très vulnérable. Après le krach boursier, le retrait inopiné des investissements américains va amener l’économie allemande à s’écrouler comme un château de cartes. Et le tissu économique des pays européens est si inextricablement interconnecté que les conséquences ne tardent pas à se faire sentir.  » Il y a un effet boule de neige « , constate Coolsaet.  » La stabilité sociale repose sur la stabilité économique, qui dépend à son tour de la propension des Etats à commercer entre eux. L’effondrement de l’un frappe donc inévitablement les économies de ses partenaires. « 

En réponse à la crise, chaque pays va développer son propre plan de reconstruction nationale.  » En Allemagne, cela se traduit par l’introduction d’une forme d’autarcie à grande échelle, exclusivement axée sur ses propres capacités de production. La Belgique tente de quitter l’impasse avec le Plan du Travail du ministre Henri de Man (1885 – 1953). Mais les taux de péage liés à ces plans de relance nationaux ne font qu’envenimer la crise.  » La dépression économique nourrissant le radicalisme, les partis d’extrême gauche et d’extrême droite fleurissent dans presque toute l’Europe.  » Nombreux sont ceux qui croient avoir besoin d’un homme fort pour remonter la pente après un krach. L’autoritarisme prend pied dans tous les pays, mais nulle part avec autant d’ardeur qu’en Allemagne et en Italie. « 

La SDN est dans l’impasse

Dans ce contexte, la Société des Nations n’apparaît plus que comme un tigre de papier. Sept ans à peine après son adhésion, l’Allemagne claque la porte de l’organisation à la suite de débats entre la France et la Grande-Bretagne sur le désarmement.  » Après le retrait allemand, la Société des Nations était très affaiblie. Ce ne sont pourtant pas les événements d’Europe mais bien ceux relatifs à l’Afrique qui feront sonner le glas pour l’organisation « , écrit Kershaw dans L’Europe en enfer.

La solidarité internationale sera sérieusement mise à mal pour la première fois en 1931, lorsque l’empire du Japon envahit la province chinoise de Mandchourie pour y créer l’Etat satellite du Mandchoukouo. Le Japon, membre de la Société des Nations, justifie son acte par la nécessité de protéger ses sujets dans la région. Le gouvernement chinois décide de porter l’affaire devant la SDN. Lors d’une réunion extraordinaire, les prétentions du Japon sur le soi-disant nouvel Etat sont refusées et l’assemblée proclame que la province mandchoue doit accéder à son autonomie sous la souveraineté de la Chine. La réaction japonaise ne se fera pas attendre : le 27 mars 1933, cette grande puissance asiatique se retire de la SDN. Sans susciter d’autres réactions.  » Accaparée par la mise en oeuvre de son premier plan quinquennal, l’Union soviétique se limite à renforcer quelques zones militaires en Sibérie « , relate Paul Van de Meerssche de la KULeuven dans Internationale Politiek 1815-1945.  » Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont tout aussi absorbés par leurs propres affaires – y compris la résolution de la dépression économique. Ils se bornent à ne pas reconnaître le Mandchoukouo.  » Cette crise révèle l’inutilité de la SDN, et le Japon est conforté dans son expansionnisme militaire. D’autres Etats y voient une opportunité.

Le 3 octobre 1935, l’Italie envahit l’Abyssinie – soit l’Ethiopie actuelle. Selon Kershaw, Benito Mussolini (1883 – 1945) ne cherche qu’à accroître son prestige.  » Il veut montrer aux puissances occidentales que l’Italie n’est plus cet Etat faible qui, en 1919, s’était vu dépouiller de sa part de colonies africaines – part pourtant  » légitime  » aux yeux de bien des Italiens. Cette invasion vise à confirmer le statut militaire de l’Italie en tant que force impérialiste et volontaire. Tout en condamnant l’agression, la SDN se contentera de lui imposer quelques sanctions économiques.  » Ainsi, l’exportation de foie gras vers l’Italie est interdite, mais pas celle de fer, d’acier, de charbon ou de pétrole « , relativise Kershaw. De plus, un nouveau fait va provoquer une indignation unanime : les ministres des Affaires étrangères français et britannique ont discrètement conclu le pacte Hoare-Laval qui attribue à l’Italie une grande partie de l’Abyssinie contre son aide en cas d’agression allemande.  » Les deux chefs de file de la SDN approuvent seuls l’annexion d’un Etat membre par un autre « . Cela va à l’encontre de tout ce qu’incarne l’organisation.

24 octobre 1929, le Jeudi Noir. Le cours des actions à la Bourse de Wall Street s'effondre - la foule se presse devant le bâtiment de la Bourse. C'est le début de la crise des années 1930.
24 octobre 1929, le Jeudi Noir. Le cours des actions à la Bourse de Wall Street s’effondre – la foule se presse devant le bâtiment de la Bourse. C’est le début de la crise des années 1930.

Mépris pour les démocraties

 » Ils font exactement le jeu d’Hitler « , affirme Kershaw.  » Quand l’Italie se rend compte qu’elle ne dispose vraiment d’aucun soutien, Mussolini change son fusil d’épaule. Il déclare que le Front de Stresa – un pacte d’alliance antinazie entre les Britanniques, les Français et les Italiens – est pour lui lettre morte. Hitler pourra dès lors en toute quiétude se préparer à avancer ses pions. Violant les accords conclus antérieurement, il fait occuper la Rhénanie par quelques milliers de soldats allemands.  » Les troupes ont clairement reçu l’ordre de battre en retraite face à la moindre résistance. L’armée française ou britannique auraient aisément pu les refouler, mais elles n’en ont rien fait.  » En 1936, la communauté internationale a manqué la toute dernière chance de retenir Hitler, selon Coolsaet :  » Dès ce moment, Hitler se croira tout permis. Il n’a que du mépris pour ces démocraties que leur méfiance les unes envers les autres rend incapables de la moindre collaboration. « 

Toujours selon Coolsaet, le krach de 1929 a joué un rôle crucial dans la montée du nazisme.  » Une Seconde Guerre mondiale n’a rien d’inévitable. Et la politique mondiale n’a rien d’automatique. Après le putsch relativement improvisé de la Brasserie, Hitler est largement perçu comme un marginal. Sans cette crise et la dépression sociale qui a suivi, il serait resté le simple charlatan que tout le monde voyait en lui en 1923. Mais après le krach, les extrémistes ont habilement tiré parti du marasme économique pour attiser le sentiment de frustration des Allemands, tout en leur faisant miroiter l’avènement d’un Reich millénaire.  » La belle démocratie européenne tant espérée par le président Wilson est en échec. En 1942, il n’y aura guère plus de neuf Etats régis par une démocratie de par le monde.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire