C'est la droite qui, ces dernières années, a le plus politisé la notion d'identité. Illustration avec Nicolas Sarkozy et son ministre en charge de l'Identité nationale, Brice Hortefeux. © François BOUCHON/belgaimage

L’identité sans manichéisme

Surutilisée en ces temps de repli communautaire et d’essor du populisme, la notion d’identité gagne à être précisée et clarifiée. Le pari est réussi avec brio par Nathalie Heinich, sociologue au CNRS à Paris, dans Ce que n’est pas l’identité (Gallimard, 142 p.). Aujourd’hui marquée à droite, la revendication de l’identité ne l’a pas toujours été. A partir des années 1980,  » tant que les revendications identitaires se sont faites au profit de collectifs considérés comme minoritaires, marginalisés ou infériorisés, elles ont appartenu sans équivoque au répertoire de la gauche « . Ni intrinsèquement de droite ou de gauche, l’identité évolue au gré du temps et de l’espace :  » Non seulement les êtres changent mais ils ont plusieurs façons de se définir selon les contextes où peut se poser la question de leur identité « , insiste l’auteure.  » Même lorsqu’elle est celle d’un individu, l’identité n’est jamais un phénomène purement individuel « , note-t-elle. Elle  » est un phénomène ouvert, en progrès, processuel « . Il n’y a donc pas d’identité sans crise d’identité. Pour les êtres humains plus encore que pour les  » peuples  » ou les  » cultures « . Ainsi, l’identité a-t-elle comme propriété fondamentale de ne se manifester que lorsqu’elle pose problème. Cela ne justifie aucunement de l’instrumentaliser comme certains politiques et intellectuels, pour le coup de droite, ne cessent de le pratiquer depuis quelques années. C’est à eux aussi que Nathalie Heinich adresse son essai.

L'identité sans manichéisme

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