L’échelle des risques

Aucun produit financier n’est sûr à 100 %. Mais, avec les fonds d’investissement, vous choisissez le niveau de risque qui vous convient

Toute forme de placement est un pari sur l’avenir. Et, par définition, l’avenir est incertain. Même un investissement immobilier n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Emanation de produits mobiliers (actions, obligations, autres fonds, etc.), les sicav elles-mêmes sont soumises aux aléas des turbulences financières. A des degrés différents toutefois, et c’est la raison pour laquelle, à l’initiative de l’Association belge des organismes de placements collectifs (ABOPC), un classement a été mis sur pied en fonction du niveau de risque. Ce classement va, dans l’ordre croissant de risque, de 0 à 5.

Appartiennent à la classe 0 les fonds dont la volatilité – c’est-à-dire l’ampleur des écarts par rapport à une moyenne des returns des cinq dernières années – n’excède pas 2,5 %. On trouve surtout dans cette catégorie des sicav monétaires libellées en euro ou en monnaies de la zone euro.

Dans la classe 1, la volatilité est comprise entre 2,5 et 5 %. Sont surtout concernées les sicav monétaires libellées dans d’autres devises, les sicav obligataires à moyen terme ainsi que les sicav obligataires LT libellées en euro.

La volatilité des fonds de la classe 2 va de 5 à 10 %. Il s’agit principalement des sicav d’obligations internationales, de certaines sicav mixtes ainsi que des sicav monétaires investies dans des devises particulières.

Pour la classe 3, la volatilité varie entre 10 et 15 %. On y trouve essentiellement des sicav obligataires  » exotiques « , des fonds d’actions européennes ou américaines ainsi que la plupart des sicav mixtes.

Les fonds appartenant à la classe 4 sont majoritairement des sicav d’actions spécialisées géographiquement ou sectoriellement. Leur volatilité est comprise entre 15 et 20 %.

Enfin, la classe 5, la plus risquée, est assortie d’une volatilité supérieure à 20 %. On y regroupe les fonds d’actions japonaises et des pays émergents.

Les prospectus et les rapports annuels des fonds doivent mentionner la classe de risque à laquelle ils appartiennent.

Horizon de placement

L’appartenance d’un fonds à telle ou telle classe n’est évidemment pas sans influence sur la stratégie d’investissement. Si votre horizon de placement est à court terme (1 an), vous avez intérêt à vous limiter à des sicav de la classe 0. Par exemple, la Fortis L Fund Money Market Europe, une sicav de trésorerie qui appartient à la classe 0, peut être revendue sans risque de perte à échéance d’un an. Son return sur les douze derniers mois a été de 4,12 %. et, sur dix ans, en moyenne de 5 %.

Si votre horizon de placement est à moyen terme (5 ans, par exemple), vous pouvez monter jusqu’à la classe 2. Ainsi, avec la BBL Patrimonial Balanced, une sicav mixte de type neutre, votre risque de perte après cinq ans, est très réduit (de l’ordre de 7 %). Certes, sur les douze derniers mois, sa valeur d’inventaire a reculé de près de 10 %, mais, sur cinq ans, son return moyen est de 8 %.

Enfin, si votre horizon de placement est à long terme (10 ans ou plus), vous pouvez explorer la classe 4. Exemple ? L’ Interselex Invest America (Fortis), une sicav d’actions cotées à New York : votre risque de perte dépasse à peine 10 % après dix ans. Son return sur les douze derniers mois est évidemment négatif (- 27 %), mais, sur 10 ans, il redevient très nettement positif (11 % en moyenne annuelle). Attention, dans ce dernier cas, un deuxième risque vient s’ajouter : le risque  » devise « . En effet, ce fonds est libellé en dollar US. Compte tenu de la force actuelle du billet vert, ce risque s’est avéré favorable, puisque le return annuel moyen calculé en euro est de l’ordre de 13,5 %. Mais les choses auraient pu tourner autrement.

On le constate, classe de risque, durée du placement et niveau de rendement sont étroitement liés. Plus courte sera la durée du placement, plus vous devrez réduire les risques, mais le rendement obtenu sera aussi moins élevé. Inversement, si votre horizon de placement est illimité, plus vous pourrez monter dans l’échelle des risque et meilleur sera le rendement. En principe. Avant toute décision d’achat, l’investisseur se doit donc de vérifier la classe de risque à laquelle le fonds choisi appartient. Sans perdre de vue que, d’une année à l’autre, le classement peut être révisé…

M.Ct.

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