Des quartiers durables qui se font attendre

La Régie foncière provinciale devrait enfin mettre en ouvre des projets qui doivent répondre à une difficulté de taille : être efficients énergétiquement tout en restant accessibles pour les bourses moins fournies.

Il appelle ça durable, lui ? D’accord…  » Le fameux  » lui « , dans la bouche du bourgmestre de Jodoigne, Jean-Paul Wahl, c’est Mathieu Michel, député provincial en charge de la Régie provinciale autonome du Brabant wallon. Sans ironie aucune, Wahl recoupait pour nous l’une des informations livrées par le deuxième fils de Louis Michel (qui aurait d’ailleurs pu accéder à un poste d’échevin à Jodoigne après les communales de 2006) : un quartier durable sera installé sur le territoire du bourgmestre libéral.

 » Mais c’est un petit projet, nuance Mathieu Michel. 1,16 hectare dans le quartier de Ry Saint-Jean, pour 56 logements répartis entre maisons à deux ou trois façades et trois immeubles à appartements.  » Son appellation de  » quartier durable « , le développement la doit à des coefficients énergétiques plus poussés que les exigences wallonnes et à une volonté d’éviter les villas énergivores. Objectif : attirer les jeunes ménages avec des prix oscillant entre 15 et 20 % sous les tarifs du marché, que Mathieu Michel fixe à 211 000 euros la maison. Côté finalisation, les premières briques devraient être posées en juin.

Plus imposants, les projets de la Régie à Grez-Doiceau et à Ottignies-Louvain-la-Neuve sont administrativement moins avancés.  » A Grez-Doiceau, on parle de 220 à 260 logements. L’enquête publique s’est achevée récemment et nous voudrions inscrire le développement sur une ZACC (zone d’aménagement communal concertée) de dix hectares. Là, c’est vraiment tout un quartier durable qui devrait naître, notamment grâce à sa multifonctionnalité (services de proximité, petits commerces, zones de convivialité, mélange de population…), à la structure de l’habitat en deux et trois façades, au type de construction, aux éléments architecturaux (puits de lumière, isolation…) et aux réflexions par rapport à ce que sera l’habitat de demain. « 

Et Mathieu Michel de s’appuyer sur les études du Pr André De Herde (UCL) pour affirmer que  » l’être humain utilise moins de pièces en hiver qu’en été dans sa maison. Il doit être possible d’éviter de chauffer certaines pièces en les répartissant intelligemment dans le logement. Pour générer des quartiers durables, des réflexions de ce genre doivent être menées « .

Commencer à bâtir en 2011 ou 2012. Au mieux…

Reste aussi à concilier cette volonté de durabilité avec les réalités économiques et avec l’objet social initial de la Régie foncière : jouer sur le logement de masse pour soulager les bourses moins fournies d’une pression immobilière particulièrement incisive en Brabant wallon.

L’exemple de Louvain-la-Neuve, où la Régie souhaite installer un lotissement de près de 6 hectares à deux pas du centre sportif du Blocry, est assez parlant à cet égard.  » Nous n’avons toujours rien vu de concret alors qu’on leur a remis l’étude d’incidence en 2006, avec un plan d’aménagement. Il est regrettable que la Régie n’aille pas plus vite « , assure l’échevin de l’Urbanisme, Cédric du Monceau.  » C’est nous qui avons poussé pour avoir du logement durable. Mais les discussions se poursuivent par rapport au nombre de logements à construire « , soutient, quant à lui, le bourgmestre Jean-Luc Roland. Et le dilemme est là : pour arriver à  » générer une rentabilité sociale destinée à diminuer le prix du marché tout en développant le côté durable « , pour paraphraser Mathieu Michel, il faut construire en grand. Dans la cité universitaire, on est donc parti pour un minimum de 220 logements, dans la même philosophie que le projet de Grez-Doiceau.  » Nous espérons pouvoir commencer à bâtir en 2011 ou 2012 « , lance encore le frère de Charles Michel.

G.V.

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