Comines-Warneton victime de la démocratie à la belge

Ce dimanche 14 octobre, toutes les communes de Belgique ont élu leurs édiles selon leurs lois régionales. Mais trop de citoyens ignorent encore que la petite ville de Comines-Warneton a connu, comme tous les six ans, les affres de son  » statut spécial « . Assis entre les frontières française et flamande, les cinq petits villages d’irréductibles picards avaient été  » wallonisés  » en 1963 avant de fusionner en ville de Comines-Warneton. Vingt-cinq ans plus tard, pour assurer la pacification communautaire, le gouvernement belge de l’époque (de Wilfried Martens et Jean-Luc Dehaene) lui imposait ce qu’il appelait pudiquement un  » statut spécial  » en même temps – en compensation – qu’à sept autres communes, flamandes celles-là. Le but était de faire entrer (de force) un élu de l’opposition linguistique au collège échevinal.

Cette loi prévoyait entre autres : 1. l’élection directe des échevins (les meilleurs scores personnels) quelle que soit la liste sur laquelle ils se présentent. C’est ainsi qu’à Comines-Warneton, dimanche dernier, ont été élus trois échevins de la liste A, un de la liste B et un de la liste C. Il n’y aura aucun élu flamand, aucun candidat ne s’étant présenté. 2. Le bourgmestre n’est pas celui qui a le meilleur score personnel sur la liste gagnante (ou la coalition), comme partout ailleurs en Wallonie. Le bourgmestre de Comines-Warneton est désigné par les élus communaux, quel que soit son score personnel. 3. Le Conseil du CPAS est également élu par la population, si bien que les citoyens de Comines-Warneton ont eu à remplir trois bulletins (communes, CPAS et province). C’est unique en Wallonie. 4. Enfin, dernière particularité : le collège échevinal doit prendre ses décisions à l’unanimité de tous ses membres. On devine ce qui peut arriver ! En cas de blocage, le sujet est soumis au conseil communal.

A l’époque où le pouvoir central a infligé ce statut à Comines-Warneton, il a sans rougir expliqué le privilège qu’avait la ville d’avoir le régime le plus démocratique qui soit. Voilà donc trente ans que Comines-Warneton jouit d’un système électoral privilégié sans qu’aucune autre commune wallonne ne le revendique ni ne l’exige à son tour, malgré les avantages hautement démocratiques (dit-on) qu’il offre. Bizarre ? Vous avez dit  » bizarre  » ? Comme c’est bizarre. Cherchez l’erreur…

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