Pékin © Getty

Van Ranst : « Nous sommes trop obsédés par ce qu’il se passe à Pékin »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Ces derniers jours, l’apparition de nouvelles contaminations à Pékin ravive les craintes d’une deuxième vague. L’épidémie de coronavirus a en effet éclaté fin 2019, à Wuhan en Chine et beaucoup de gens craignent qu’une seconde vague parte également de l’Empire du Milieu. Le virologue Marc Van Ranst estime toutefois qu’il ne faut pas se fixer sur la Chine.

Au total, 137 personnes ont été contaminées depuis la semaine dernière dans la mégapole de 21 millions d’habitants. Ce rebond du nombre d’infections, centré autour du marché géant de Xinfadi, dans le sud de la capitale, a poussé les autorités aéroportuaires à annuler plus d’un millier de vols au départ et à l’arrivée des deux aéroports de Pékin. Les écoles ont été fermées dès mardi, et les habitants de la capitale sont invités à reporter tout voyage non essentiel.

Interrogé par le quotidien De Morgen, Marc Van Ranst se veut rassurant : « Nous sommes trop obsédés par ce qui se passe à Pékin. Ces derniers jours, on en a parlé comme si c’était la fin du monde, mais en même temps, il y a eu autant de nouvelles infections chez nous. Aujourd’hui (NLDR : mardi), il y en a 55, soit à peu près autant qu’à Pékin. Alors que les annonces de nos nouvelles infections ne sont plus que brièvement signalées, Pékin attire toute l’attention. Mais ce n’est pas parce que le virus est venu de là-bas la première fois qu’il en sera de même pour une deuxième vague ».

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Quelques flambées

Le professeur Peter Piot, qui conseille la Commission européenne sur les questions relatives au coronavirus, ne s’attend pas à une deuxième vague massive. « Il est inévitable que le virus revienne. Il ne disparaîtra pas. Mais je ne pense pas qu’il s’agira d’une vague massive, mais de quelques flambées comme on l’on observe déjà en Chine et en Corée du Sud, pays qui ont été les premiers touchés. En fait, nous n’en sommes qu’au début de l’épidémie », a-t-il déclaré dimanche dernier à la VRT.

Van Ranst souligne qu’il est capital d’éteindre ces foyers au plus vite grâce aux tests et au contact tracing, un système qui s’améliore, mais qui n’est pas encore au point. Ne rien faire est donc hors de question. « Si nous n’éteignons pas le feu assez tôt, il y a une menace d’une plus grande épidémie. Il suffit de regarder la première vague, qui a également débuté par quelques petits incendies dans notre pays qui se sont transformés en un véritable feu de forêt d’allure australienne. »

Marc Van Ranst
Marc Van Ranst

Comme le souligne le quotidien De Morgen, il n’est guère étonnant que les nouvelles infections soient apparues sur un marché géant. Les études révèlent en effet que le coronavirus apparaît surtout en clusters ou, dans des cas extrêmes, une personne infectée que l’on appelle aussi superpropagateur peut infecter une centaine d’autres ou même plus de personnes. Des recherches scientifiques récentes révèlent que jusqu’à 80 % des infections sont causées par 10 % des cas.

Rendre les masques obligatoires

Aussi Van Ranst souligne-t-il le danger d’espaces mal ventilés. « S’il y a un superpropagateur, c’est un problème. » Pour lui, il faudrait porter un masque dans tous les lieux fermés, y compris les supermarchés. Il aimerait que les masques y soient obligatoires, et non recommandés comme c’est le cas aujourd’hui.

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