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UMP : après l’accord Copé-Fillon, c’est qui le plus fort ?

Jean-François Copé et François Fillon ont réussi à s’entendre après un mois d’une crise sans précédent à l’UMP. Mais qui a guidé son parti vers la lumière ? Copé ? Fillon ? Les parlementaires ?

Demander en ce jour d’accord Copé-Fillon, qui est l’artisan de cette sortie de crise aux députés UMP, revient à interroger des joueurs de foot après une victoire. « Etes-vous satisfait d’avoir inscrit le but de la victoire ? » Réponse quasi-identique : « Je crois qu’avant tout, c’est le résultat de toute une équipe. L’important ce soir, c’était la victoire. »

Après un mois d’une crise sans précédent au sein de l’UMP, voire de la droite française, les députés du premier parti d’opposition jouent donc l’unité avant tout. Tous saluent les deux camps et félicitent Copé comme Fillon. « A l’arrivée, c’est entre eux deux que ça s’est passé », affirme ainsi Christian Jacob, président du groupe UMP canal historique et bientôt canal unitaire.

« Un député, ça compte énormément »

Evidemment, en privé, les partisans de chacun revendiquent la victoire. « Copé a lâché. On voulait un nouveau vote dans un délai raisonnable. On l’a eu. Reste désormais à rester vigilants sur les détails », claironne un député, soutien de l’ancien Premier ministre. « Copé a compris que son image se dégradait et qu’il devait tendre la main », assure de son côté Sébastien Huyghe, député du Nord et proche du président « négocié » de l’UMP pour reprendre la formule d’un filloniste.

Derrière les deux rivaux pour la présidence du mouvement, n’y-a-t-il pas eu d’autres artisans de la paix ? « La solidarité entre tous les parlementaires, dans le sillage des anciens présidents (fillonistes, ndlr) Larcher et Accoyer, a beaucoup compté », avance Claude Greff, députée d’Indre-et-Loire. « Le poids des parlementaires a été déterminant », acquiesce un autre soutien de l’ancien Premier ministre. Quant à Damien Meslot, député proche de Xavier Bertrand, il se contente, dans un sourire, de rappeler le titre d’un ouvrage de Jean-François Copé Un député, ça compte énormément.

En réalité, la bascule d’une guerre de tranchées à une séquence de négociations en milieu de semaine dernière s’est bien faite après l’annonce par Bernard Accoyer d’un référendum parlementaire.

L’arme du référendum parlementaire a fonctionné

Ainsi, les fillonistes disposaient d’un moyen de pression sur Copé (vu l’état des forces à l’UMP, cette consultation fonçait tout droit vers la demande d’un nouveau vote rapide). Et ce dernier ne pouvait plus se « bunkériser » sous peine d’être publiquement désavoué par ses parlementaires.

D’ailleurs, c’est à partir de ce moment-là que Jean-Pierre Raffarin, l’un des négociateurs de l’ombre, a décidé de prendre en main les discussions entre les deux adversaires de la présidence. Le discours de Copé sur les « barons » et les « notables » en parlant des députés et des sénateurs lui a fait craindre une scission entre l’UMP d’en haut et celle d’en bas.

Alors c’est qui le plus fort ? Copé, Fillon et tous les parlementaires UMP. Tout le monde, finalement. C’est ça l’esprit de Noël. La joie et la concorde. Alléluia !

Matthieu Deprieck, L’Express.fr

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