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Treize pays s’unissent à l’initiative de la Belgique pour défendre les droits LGBTQI

Le Vif

« La nouvelle législation hongroise porte atteinte aux valeurs fondamentales de l’Europe que nous défendons », souligne Sophie Wilmès, ministre belge des Affaires étrangères.

Ce mardi 22 juin, à l’initiative de la Belgique, treize États-membres de l’Union européenne expriment dans une déclaration commune leur profonde inquiétude quant à l’adoption par le Parlement hongrois d’amendements discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants.

Les États-membres signataires condamnent cette nouvelle législation qu’ils perçoivent comme une forme flagrante de discrimination et de stigmatisation à l’encontre des personnes LGBTQI, en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et de leur expression. Cette nouvelle législation viole aussi clairement la liberté d’expression inscrite dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.

L’initiative survient au moment où l’UEFA a symboliquement interdit à la municipalité de Munich d’illuminer l’Allianz Arena aux couleurs de l’arc-en-ciel.

« La nouvelle législation hongroise porte atteinte aux valeurs fondamentales de l’Europe que nous défendons, souligne Sophie Wilmès (MR), ministre belge des Affaires étrangères. La Belgique a immédiatement pris l’initiative de soulever cette question lors du Conseil des Affaires européennes (CAG) de ce mardi avec nos partenaires du Benelux, nos trois pays étant depuis longtemps de grands défenseurs des droits LGBTQI. Notre pays a également pris l’initiative de rédiger une déclaration commune qui est un appel clair à l’action »

Elle ajoute: « Je suis satisfaite de constater que douze États membres ont souhaité se joindre à notre démarche. L’Europe des valeurs n’est pas un menu à la carte. Nous avons, collectivement, la responsabilité de protéger les droits de tous les citoyens de l’UE et nous avons donc le devoir de nous faire entendre, de réagir lorsque ces droits et nos valeurs sont mis à mal. Nous avons également l’obligation de dire à nos partenaires quand nous sommes profondément convaincus qu’ils se sont engagés dans une mauvaise voie. »

Dans leur déclaration commune, les États-membres signataires demandent à la Commission européenne – en tant que gardienne des traités – d’utiliser tous les outils à sa disposition pour assurer le respect des lois européennes, y compris le recours à la Cour européenne de justice.

Le Premier ministre Alexander De Croo, en visite de travail mardi auprès de son homologue néerlandais Mark Rutte, a également abordé avec celui-ci le sujet de la loi hongroise interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des jeunes. En anglais, sur Twitter, le libéral belge a ensuite relayé que « l’Europe est plus qu’une machine à cash, c’est aussi question de valeurs fondamentales ».

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Mark Rutte a affirmé que les deux pays sont « réunis dans leur aversion » pour cette loi problématique. Les deux hommes ont l’intention d’aborder la question au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui se tient jeudi et vendredi à Bruxelles. La nouvelle loi hongroise a finalement longtemps occupé mardi les ministres des 27 réunis en Conseil Affaires générales à Luxembourg, selon la commissaire Vera Jourova, qui s’est exprimée en conférence de presse après la réunion. Il faut laisser « un peu de temps » à la Commission pour analyser la loi, a-t-elle insisté.

Lors de ce Conseil, les auditions sur la situation en Pologne et en Hongrie ont repris, dans le cadre des procédures « article 7 ». « Nous avons réactivé ce mécanisme qui n’était plus actif, dans le cas de la Pologne, depuis plus de deux ans », a souligné la secrétaire d’Etat portugaise Ana Paula Zacarias, qui représente la présidence du Conseil de l’UE. « Nous avons pu nous écouter les uns les autres (…) et enfin faire le point sur les changements intervenus depuis les dernières auditions »

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