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Thaïlande : les « chemises rouges » demandent des comptes

Les « chemises rouges », partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, ont défilé aujourd’hui en l’honneur de leurs « héros » morts pendant les manifestations de samedi. Dix-sept manifestants et quatre policiers ont laissé la vie dans les affrontements les plus violents que le pays ait connus depuis 1992.

Des milliers de manifestants à pied, en 4X4, en tri-porteur ou taxi ont envahi les rues de Bangkok, la capitale thaïlandaise, en scandant : « ils ne sont pas morts pour rien ». L’émotion reste palpable pour cette communauté qui ne comprend toujours pas pourquoi l’armée a sorti les chars et tiré à balles réelles sur des manifestants pacifistes.

« Les chemises rouges » militent pour un retour au pouvoir de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Un coup d’Etat de l’armée a renversé ce dernier le 19 septembre 2006 et un jugement par contumace en 2008 l’a condamné à deux ans de prison pour corruption. Aujourd’hui, ses partisans bloquent deux quartiers de la ville et accusent les forces gouvernementales d’avoir tiré sur des manifestants désarmés. De l’autre côté, des témoins affirment avoir vu les opposants utiliser également des armes à feu.

Dans cet imbroglio partisan, le premier ministre actuel Abhisit Vejjajiva a affirmé aujourd’hui que des terroristes avaient infiltré les manifestations. « Des terroristes ont utilisé les manifestants pro-démocratie pour provoquer des troubles, espérant des changements radicaux dans notre pays ». Il a appelé à faire la différence entre innocents et pacifistes pour mieux réagir la prochaine fois.

Derrière cette lutte d’influence médiatique, la polémique bat son plein dans le pays à propos des responsables du bain de sang de samedi. Les services de secours déplorent la mort de dix-sept civils et quatre policiers, et constatent un nombre important de blessés, 867 personnes. Vu l’ampleur des affrontements, les deux camps, manifestants et forces de l’ordre, accusent leurs adversaires d’avoir provoqué cette escalade.

En marge des manifestations, le chef de la police, Vichai Sangprapai, a annoncé la libération de quatre policiers otages des manifestants. Au coeur des échauffourées, ces quatre représentants de l’ordre ont perdu leur régiment et été séquestrés par des « chemises rouges ». Cet évènement s’est déroulé sans heurt.

Guillaume Bur, avec Belga.

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