Kobané © AFP

Syrie: Kobané n’est plus sur le point de tomber, les djihadistes de l’EI bloqués

Les tentatives du groupe Etat islamique (EI) de s’emparer de la ville syrienne de Kobané ont été bloquées et les combattants kurdes devraient pouvoir résister avec l’aide des frappes aériennes de la coalition anti-djihadistes, ont affirmé jeudi des responsables américains.

Les lignes de front entre l’EI et les forces kurdes n’ont pas bougé depuis une semaine et « je pense que les défenseurs kurdes (…) vont être en mesure de résister », a souligné un responsable américain de la Défense sous le couvert de l’anonymat.

« Si vous regardez ce qui s’est produit depuis une semaine et demie, la ligne de front à Kobané n’a presque pas bougé », a affirmé un responsable du Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom). Celui-ci a décrit « une bataille de rue » sur le terrain, avec des pâtés de maison qui changent de main de temps en temps.

La ville syrienne kurde de Kobané, près de la frontière avec la Turquie, revêt un enjeu symbolique important, à la fois pour les djihadistes de l’EI et pour la coalition internationale. Les responsables américains du Centcom s’attendent ainsi à ce que l’assaut des djihadistes se poursuive.

Les frappes de la coalition ont tué en un mois plus de 500 djihadistes en Syrie, essentiellement des membres du groupe Etat islamique qui a encore avancé jeudi à Kobané, où les combattants kurdes attendent les renforts promis par le Kurdistan irakien.

L’armée irakienne loin d’être prête

Par ailleurs l’armée irakienne est encore loin d’être prête à lancer une offensive majeure contre les djihadistes de l’EI pour reprendre les territoires perdus, ont indiqué jeudi des responsables américains.

Les forces de sécurité irakiennes sont en mesure de lancer des attaques de petite ampleur contre le groupe EI mais elles ont besoin de temps avant d’être prêtes pour des opérations plus importantes, même avec l’aide aérienne fournie par la coalition internationale.

« Ils ont la capacité de lancer (cette contre-attaque), il s’agit d’une question de mois, pas d’années », a dit l’un de ces responsables sous couvert d’anonymat, précisant toutefois que ce ne serait « pas imminent ».

Interrogé sur quand les soldats irakiens seraient en mesure de lancer une opération pour reprendre la ville de Mossoul, ce responsable a estimé que cela pourrait prendre un an.

Des responsables américains du Commandement militaire chargé de la région (Centcom) ont convenu que le rythme des frappes aériennes en Irak était limité car l’armée irakienne ne se déplace pas beaucoup et reste surtout en position défensive. Il y a eu plus de 600 frappes en Irak et en Syrie depuis le 8 août.

Sous le gouvernement de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, l’armée irakienne a perdu de son efficacité, de bons gradés ayant été remplacés par des amis politiques et les équipements ayant été négligés, ont aussi précisé les responsables américains. Ceux-ci ont dit qu’il était trop tôt pour voir si la stratégie de Barack Obama pour éliminer le groupe EI était efficace, avec des frappes aériennes appuyées par des troupes au sol.

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