Sophie Wilmès © Belga

On attend beaucoup et pas grand-chose des Etats-Unis

La Belgique n’attend de la prise de pouvoir de l’administration Biden que peu de choses sur le fond, car « les Etats-Unis ont un agenda et le garderont », a fait observer la ministre belge des Affaires étrangères Sophie Wilmès mercredi sur les ondes de la RTBF.

« On attend beaucoup et pas grand-chose, c’est-à-dire du changement dans l’approche: peut-être plus de prédictibilité, une approche plus axée sur la coopération internationale, le multilatéralisme. Mais pas grand-chose en termes de changements de fond », a fait observer la cheffe de la diplomatie belge.

Mme Wilmès (MR) note l’engagement de Joe Biden à faire revenir les Etats-Unis dans les accords de Paris, mais elle rappelle aussi l’existence de bien d’autres dossiers multilatéraux et organisations où les USA jouent un rôle majeur et sont attendus: le nucléaire iranien, la Cour pénale internationale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), etc.

Autant de dossiers dans lesquels les Etats-Unis ont pris des positions divergentes de celles des Européens ces dernières années.

Sur la Chine, la position de Washington devrait rester « assez dure », mais Sophie Wilmès note que la future secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a laissé entrevoir mardi son intention de se rapprocher des Européens pour faire cause commune dans les difficultés.

Les Affaires étrangères n’ont par ailleurs plus de nouvelles de l’annonce par Donald Trump de son intention de déplacer des troupes américaines d’Allemagne en Belgique. Cette annonce était intervenue dans un contexte de grande crispation entre Berlin et Washington, fait observer Mme Wilmès. « Ce sera à l’équipe de Joe Biden de voir si elle souhaite matérialiser ».

Dans le même temps, au Parlement européen, les présidents de la Commission et du Conseil européen, Ursual von der Leyen et Charles Michel, ont répété leurs annonces faites dans la foulée de l’élection de M. Biden.

L’Europe « a de nouveau un ami à la Maison Blanche après quatre longues années » de présidence Trump, a lancé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. « Ce jour apporte de bonnes nouvelles: les Etats-unis sont de retour et l’Europe est prête à renouer avec un ancien partenaire de confiance pour donner une nouvelle vie à notre précieuse alliance », a-t-elle ajouté.

« Je voudrais adresser de manière solennelle aujourd’hui, en ce jour d’entrée en fonction de Joe Biden, un appel un appel à construire ensemble un pacte fondateur, nouveau, pour une Europe plus forte, pour des Etats-Unis plus forts et pour un monde meilleur », a pour sa part annoncé le président du Conseil européen, Charles Michel.

« Ce nouvel agenda pour l’Europe et pour les Etats-Unis que nous souhaitons mettre sur la table est un agenda ambitieux, et c’est pourquoi, en ce premier jour de son mandat, je souhaite inviter le président Biden en Europe pour participer à une réunion extraordinaire du Conseil européen à Bruxelles, réunion qui pourrait se tenir en parallèle à un sommet de l’Otan », a-t-il proposé.

Charles Michel a discuté mardi soir avec le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg de la possibilité d’organiser la réunion européenne en même temps que le sommet de l’Otan auquel participera le président Biden. Les dates restent encore à fixer et dépendront de l’évolution de la pandémie de Covid-19.

Contenu partenaire