Marée noire : la brèche est colmatée

L’opération « static kill » destinée à colmater définitivement le puits de pétrole à l’origine de la marée noire dans le golfe du Mexique a atteint « l’objectif souhaité », a annoncé BP ce mercredi. Il aura donc fallu 106 jours à BP pour trouver une solution à la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis. Depuis l’explosion et le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril, quelques 4,9 millions de barils, soit 780 millions de litres de pétrole se sont échappés du puits.

Le procédé « static kill » consiste à injecter des boues de forage pour condamner le puits de pétrole. La pression du puits est à présent contenue par la pression hydrostatique des boues injectées, ce qui empêche le pétrole de se répandre davantage.

Cette catastrophe a mis en péril le riche écosystème des cinq Etats côtiers du golfe du Mexique (Alabama, Floride, Louisiane, Mississipi et Texas), menaçant ainsi l’économie locale. Comme le montre une étude publiée fin juillet par le cabinet de consultant Oxford Economics, l’industrie touristique, notamment, risque de beaucoup en souffrir, et ce pendant plusieurs années.

Le puits reste sous surveillance

BP a précisé que les ingénieurs avaient injecté des boues durant huit heures avant de déterminer que la pression était stable. « Le puits est sous surveillance pour s’assurer que la pression reste stable », a précisé le groupe. En fonction des résultats observés pendant la surveillance, de nouvelles injections de boues pourraient être nécessaires. La collaboration avec l’amiral Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire pour le gouvernement américain, va se poursuivre, a indiqué le groupe, « afin de déterminer la prochaine étape, où nous déciderons si nous injectons, ou non, du ciment dans le puits par la même voie ».

Le bilan financier

Si la brèche semble, enfin, être définitivement colmatée, la marée noire n’a pas fini de faire parler d’elle : le bilan économique et écologique va seulement pouvoir commencer.

BP a d’ailleurs déjà réclamé à ses partenaires, Mitsui Oil Exploration, maison mère de la société Moex Offshore et le groupe texan Anadarko, ce qu’il estime être leur contribution dans les frais encourus à cause de la marée noire. Le groupe britannique voudrait récupérer 10% des frais auprès de Mitsui et 25% auprès d’Anadarko, ce qui correspond à leur participation respective dans le puits à l’origine de la pollution. Un porte-parole de Mitsui a cependant prévenu que la société ne paierait rien tant qu’on n’aura pas fait la lumières sur les causes exactes de la catastrophe.

Au total, BP demande 1,67 milliard de dollars à ses associés, soit plus que les 35% prévus, car le groupe inclus dans ses factures des provisions pour les dépenses à venir.

Le Vif.be, avec Belga

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