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Le « complotisme » de Bernard Tapie dénoncé par le camp Hollande

L’homme d’affaires Bernard Tapie impute à l’ancien président français François Hollande la cause de ses déboires en justice, dont un volet est pourtant belge.

Un complot orchestré par François Hollande est-il la cause des déboires judiciaires de Bernard Tapie, en France mais aussi en Belgique ? Et par ricochet, l’ex-président de la République française a-t-il provoqué le cancer de l’homme d’affaires et ancien ministre ? Une maladie largement médiatisée, notamment en octobre dernier en marge d’une audience devant le tribunal de commerce de Bruxelles C’est en tout cas la thèse que Bernard Tapie ne cesse de défendre dans les médias. Voir le Point du 8 mars dernier et, plus récemment et en longueur, Le Figaro du 27 mars dernier.

La riposte n’a pas tardé, mais elle a été ignorée par les médias français. Dans un communiqué daté du 30 mars dernier, Michel Sapin, ancien ministre de l’Economie et des Finances de François Hollande et membre du cabinet de l’ex-président, a mis les choses au point, en rappelant la chronologie de l’affaire Tapie : « En octobre 2010, la Cour des Comptes a critiqué, dans un rapport public, les conditions dans lesquelles un tribunal arbitral s’était prononcé en 2008 pour accorder 403 millions d’euros aux époux Tapie, puis elle a saisi le parquet au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale. En juin 2011, un an avant l’élection présidentielle, une enquête préliminaire est ouverte par le Parquet de Paris et la Cour de Justice de la République est saisie ». Autant d’épisodes sur lesquels François Hollande, alors dans l’opposition, pouvait difficilement avoir prise… « La justice s’est prononcée et se prononcera sur les procédures en cours concernant Bernard Tapie en toute indépendance, en fonction du droit et d’une juste évaluation des faits, et sans se laisser influencer par une offensive médiatique », poursuit Michel Sapin.

Le feuilleton Tapie n’est donc pas près de se terminer. En France, la cour d’appel de Paris doit se prononcer le 10 avril prochain sur la liquidation judiciaire de la principale société de l’homme d’affaires (Groupe Bernard Tapie), réclamée par le parquet. Côté belge, alors qu’une demande de procédure en réorganisation judiciaire (PRJ) pour deux de ses sociétés a été rejetée à Liège, le tribunal de commerce de Bruxelles est toujours saisi par le procureur du roi pour une mise en faillite (décision retardée par des recours en suspicion légitime et devant le juge des saisies déposés par Bernard Tapie). Des dossiers dont il est difficile de considérer qu’ils sont sous l’influence de François Hollande, puisqu’ils ont été ouverts à l’automne 2017, bien après son départ de l’Elysée.

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