Invasion de l'Ukraine par la Russie au 15 mars.

Guerre en Ukraine: la carte de l’invasion russe, trois semaines après le début du conflit

Eglantine Nyssen
Eglantine Nyssen Journaliste au Vif, multimedia editor

Trois semaines après le début de la guerre en Ukraine, qui a déjà tué des centaines de civils et poussé 3 millions d’Ukrainiens à l’exode selon l’ONU, Le Vif fait le point sur les avancées russes.

Le 24 février à l’aube, le président russe Vladimir Poutine, qui avait massé plus de 150.000 soldats autour de l’Ukraine selon Washington, annonce une « opération militaire » pour défendre les « républiques » séparatistes de l’Est dont il avait reconnu l’indépendance trois jours auparavant. Dans la matinée, les forces terrestres russes pénètrent sur le territoire ukrainien depuis la Russie et le Bélarus. Elles occupent la centrale nucléaire de Tchernobyl. L’offensive suscite un tollé international.

Le 26, l’armée russe reçoit l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine. Le lendemain, Vladimir Poutine annonce mettre en alerte sa « force de dissuasion » qui peut comprendre une composante nucléaire. La Maison-Blanche dénonce une escalade « inacceptable ». L’Union européenne annonce l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine, une première.

Trains de sanctions

En parallèle, les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques et financières de plus en plus sévères y compris à l’encontre de Vladimir Poutine et des oligarques, entraînant l’effondrement du rouble.

Les espaces aériens sont fermés, de grandes entreprises coupent leurs liens avec la Russie qui se voit exclue d’événements sportifs et culturels. Les médias d’Etat russe RT (ex-Russia Today) et Sputnik sont interdits en Europe.

Le 28, début de pourparlers entre la Russie et l’Ukraine à la frontière ukraino-bélarusse. Vladimir Poutine exige la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, la « dénazification » de l’Ukraine et que ce pays se dote d’un « statut neutre », comme préalable à la fin de l’invasion. Moscou exige depuis plusieurs mois la garantie que Kiev n’entrera jamais dans l’Otan.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, salué pour son courage dans le monde entier, exhorte l’UE à intégrer « sans délai » son pays.

Villes sous le feu russe

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Le 2 mars, des troupes aéroportées russes arrivent à Kharkiv, deuxième ville du pays, proche de la frontière avec la Russie. Au sud, Kherson, proche de la Crimée, subit d’intenses bombardements avant de tomber aux mains des Russes. Au sud-est, l’artillerie russe pilonne Marioupol, grand port stratégique de la mer d’Azov, après avoir pris la veille le port de Berdiansk.

Les prix des hydrocarbures, du blé et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambent. Les Bourses tanguent.

Le 3, l’Assemblée générale des Nations unies vote massivement une résolution exigeant la fin de l’offensive russe. Dans la nuit, l’armée russe prend le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojie dans le sud.

Evacuations de civils

Le 4 mars, Moscou bloque Facebook et instaure de lourdes sanctions en cas de diffusion d' »informations mensongères sur l’armée », conduisant de nombreux médias internationaux à suspendre leur couverture depuis la Russie.

Le 8, début de l’évacuation via des « couloirs humanitaires » de plusieurs dizaines de milliers de civils des villes assiégées de Soumy et des environs de Kiev. A Mykolaïv, près d’Odessa, des files de voitures remplies de civils fuyant les combats s’étirent sur des kilomètres. Les justices allemande et espagnole lancent des enquêtes sur de possibles crimes de guerre commis par la Russie.

Embargo américain

Le 9 mars, le Kremlin dénonce la « guerre économique » menée par les Etats-Unis, au lendemain de l’annonce par Washington d’un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes. Les dirigeants des 27 excluent toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits. Le 13, l’armée russe bombarde une base militaire ukrainienne à une vingtaine de kilomètres de la Pologne, membre de l’Otan.

Le 15 mars, quelque 20.000 civils sont finalement évacués de Marioupol où les conditions sont catastrophiques après des jours de bombardements et de siège. La Russie décide de quitter le Conseil de l’Europe, accusant l’Otan et l’UE d’en avoir fait un instrument au service de « leur expansion militaro-politique et économique à l’Est ».

Dans la soirée, les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène arrivent à Kiev, pour affirmer « le soutien sans équivoque » de l’UE à l’Ukraine.

Le 16 mars, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov indique que le « statut neutre (de l’Ukraine) fait l’objet de discussions sérieuses » dans le cadre des pourparlers russo-ukrainiens en cours. La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelenski avait estimé qu’il fallait « reconnaître » que son pays ne rejoindrait jamais l’Otan. Joe Biden qualifie le président russe Vladimir Poutine de « criminel de guerre« .

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