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Facebook et Twitter tentent de contenir Trump, la désinformation et les appels à la violence

Eglantine Nyssen
Eglantine Nyssen Journaliste au Vif, multimedia editor

Depuis mardi, Trump sème le doute, accusant les démocrates de « voler les élections ». Des propos qui trouvent un écho particulièrement important sur les réseaux sociaux. Poussant Facebook et Twitter à renforcer leurs mesures pour lutter contre la désinformation.

Le temps passe et toujours pas de président américain. Contrairement aux accusations de fraude et aux contenus de désinformation qui affluent en masse sur les réseaux sociaux depuis la nuit de l’élection. C’était exactement le scénario redouté: le président a déplacé la guerre de communication, favorisée par de premiers résultats très serrés, sur les réseaux sociaux. Il sème le doute et menace de recourir à la justice. Jusqu’à pousser Facebook et Twitter à renforcer leurs mesures pour lutter contre la désinformation.

Un changement assez net a notamment été observé du côté de Facebook, le réseau social le plus utilisé des Etats-Unis. Début septembre, Mark Zuckerberg avait déjà annoncé bannir les publicités politiques de la plateforme, une semaine avec les élections. Le réseau social a fait plus fort ce jeudi, en fermant une page de plus de 350.000 membres consacrée à la théorie du vol des vote. Un groupe né aprèsle tweet de Donald Trump le soir de l’élection expliquant que les démocrates étaient en train « de voler l’élection ». Un groupe qui, selon Facebook, avait été « organisé autour de la délégitimisation du processus électoral » et où un certain nombre de ses membres avaient lancé des appels à la violence dans le monde réel. Le réseau social a également coupé une vidéo en direct de Steve Bannon, directeur de campagne de Donald Trump en 2016, dans laquelle il appelait à mettre les têtes du conseiller sanitaire du président et du directeur du FBI « sur une pic ». Depuis, le compte Twitter de l’émission Youtube de Steve Bannon est suspendu pour avoir enfreint les règles du réseau social. Youtube a également supprimé la vidéo de son site.

Des changements importants pour Facebook

Selon le New York Times, Facebook prévoit d’adopter de nouvelles mesures pour rendre plus difficile la propagation virale de la désinformation électorale à travers sa plateforme car l’issue de la course à la présidence reste incertaine. Facebook prévoit d’ajouter plus de « friction » – comme un ou deux clics supplémentaires – avant que les gens puissent partager des messages et d’autres contenus. La société va également rétrograder le contenu du fil d’actualité s’il contient des informations erronées liées aux élections, le rendant moins visible, et limiter la distribution des flux Facebook Live liés aux élections. Enfin, les diffusions de vidéo en direct, par nature plus difficiles à modérer que des messages textuels, verront « leur distribution limitée » lorsqu’elles évoquent l’élection.

Enfin, Facebook a adossé un lien aux messages de Donald Trump, un lien vers son centre d’information sur les élections, qui montre les résultats officiels, soit un coude-à-coude avec Joe Biden.

« Dès que le président Donald Trump a commencé à proclamer la victoire de façon prématurée, nous avons affiché des notifications sur Facebook et Instagram indiquant que le décompte des votes était en cours et qu’il n’y avait pas encore de gagnant » a souligné la communication du groupe californien. « Alors que le décompte des votes se poursuit, nous voyons de plus en plus de rapports sur des affirmations inexactes concernant l’élection », poursuit Facebook. En conséquence, le réseau social a déclaré prendre « des mesures temporaires supplémentaires ».

Averti par Twitter

Twitter a également renforcé ses mesures pour lutter contre la désinformation. Depuis mardi soir, la plupart des tweets publiés par l’actuel président des Etats-Unis ont été masqués. Ils sont toujours en ligne, mais un message avertit qu’une « partie ou la totalité du contenu partagé dans ce Tweet est contestée et susceptible d’être trompeuse quant au mode de participation à une élection ou à un autre processus civique ». Selon un comptage du Vif, 11 de ses tweets depuis les élections ont été avertis. Cela représente plus de 30% de ses tweets.

Une politique qui ne manque pas de faire enrager le président, selon qui « Twitter est hors de contrôle », comme il le souligne… dans un tweet.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1324613375213621248Donald J. Trumphttps://twitter.com/realDonaldTrump

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Sur son blog, Twitter s’engage à « supprimer les Tweets qui encourageront la violence ou appelleront à interférer avec les résultats des élections ou le bon fonctionnement des bureaux de vote ». « Les personnes présentes sur Twitter, y compris les candidats aux élections, ne peuvent revendiquer une victoire électorale avant que celle-ci ne soit officiellement annoncée » a expliqué le réseau social.

Des avantages de présidents

Le président peut-il pourtant être banni du réseau social, si n’est pas réélu? Twitter applique une politique différente selon le statut de l’auteur, à savoir s’il est considéré comme une personnalité, ou s’il s’agit d’une personne « lambda ». Le réseau social traite les transgressions des chefs d’Etat différemment de celles des utilisateurs réguliers, et laisse souvent des tweets qui violent ses politiques de contenu, ajoutant un avertissement au lieu de forcer les utilisateurs à supprimer les messages. Cela fait partie de la philosophie de Twitter, qui veut que les gens puissent entendre les dirigeants mondiaux même lorsqu’ils partagent des messages controversés, parce que leurs messages sont intrinsèquement dignes d’intérêt.

Mais les anciens dirigeants du monde ne sont pas protégés par cette politique. Trump sortira du groupe des chefs d’Etat s’il quitte ses fonctions en janvier, a confirmé Twitter. Si cela se produit, en enfreignant l’une des règles de Twitter, ses tweets pourront être entièrement supprimés au lieu d’être étiquetés. Selon le site d’informations Bloomberg, il pourrait également accumuler les « grèves » pour violations multiples, ce qui augmenterait la sévérité des sanctions infligées par l’entreprise, et pourrait conduire à un gel temporaire des comptes, des suspensions ou même une interdiction permanente.

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