Le parc de Huangshan ce samedi 4 avril. © Twitter

Des lieux touristiques déjà pris d’assaut en Chine (photos)

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Alors que les mesures de confinement sont en train d’être levées en Chine, des milliers de Chinois prennent d’assaut les sites touristiques et les artères commerçantes du pays. Est-ce trop tôt ?

Un grand nombre de personnes ont afflué vers les sites touristiques populaires et les grandes villes de Chine le week-end dernier, et ce, malgré les avertissements des autorités sanitaires, qui mettent en garde contre les risques liés à la pandémie de coronavirus qui est loin d’être terminée.

Les images du parc de Huangshan, dans la province d’Anhui, le samedi 4 avril, montrent des milliers de personnes entassées, dont beaucoup portaient des masques. Libérés après de nombreuses semaines de confinement, les Chinois avaient soif de grands espaces.

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L’empressement était tel qu’à 7h48 du matin, les autorités ont pris la décision inhabituelle de publier un avis déclarant que le parc avait atteint sa capacité de 20 000 personnes par jour et qu’il n’accepterait plus de visiteurs, selon le média d’État Global Times, rapporte CNN.

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Pendant ce temps-là, à Shanghai, le célèbre front de mer du Bund était à nouveau bondé de clients et de touristes, après des semaines de quasi-désertion. De nombreux restaurants de la ville, fermés il y a quelques jours à peine, semblaient également afficher complet, plusieurs d’entre eux nécessitant une réservation pour avoir une table.

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Des scènes similaires se sont déroulées à Pékin, où les habitants ont afflué dans les parcs et les espaces verts de la ville.

A Pékin ce lundi 6 avril.
A Pékin ce lundi 6 avril.© Reuters

Un retour brutal à la normalité

Le retour brutal à la normalité apparente survient plus de trois mois après que le virus ait été détecté pour la première fois dans la ville chinoise de Wuhan. L’épidémie, qui s’est depuis répandue dans le monde et a infecté plus de 1,2 million de personnes, a entraîné l’immobilisation d’une grande partie de la Chine afin de contenir les transmissions.

À son apogée, des milliers de nouveaux cas par jour ont été enregistrés en Chine. Toutefois, ces dernières semaines, le taux d’infection a considérablement ralenti. La Chine (sans les territoires de Hong Kong et Macao) a dénombré au total 81.708 cas (39 nouveaux entre dimanche et lundi), dont 3.331 décès (2 nouveaux), et 77.078 guérisons.

Mais alors que le gouvernement assouplit lentement les restrictions, les experts sanitaires chinois ont exhorté le public à continuer à faire preuve de prudence.

Zeng Guang, épidémiologiste en chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a déclaré jeudi au Health Times que la Chine n’était pas encore à la fin de l’épidémie. « Le pays (…) est entré dans une nouvelle phase. Avec l’épidémie mondiale qui fait rage, la Chine n’en a pas encore fini », a-t-il déclaré.

Trop tôt ?

A Pékin ce lundi 6 avril.
A Pékin ce lundi 6 avril.© Reuters

Le nombre de nouvelles infections en Chine étant apparemment en baisse, le gouvernement a provisoirement commencé à relancer les industries manufacturières et de services du pays.

L’effondrement de l’activité a touché tous les secteurs de l’économie, ce qui fait craindre des dommages à long terme.

Toutefois, ces dernières semaines, certains signes ont montré que le gouvernement craignait une réouverture trop rapide et le déclenchement d’une deuxième vague d’infections dans le pays.

La réouverture des salles de cinéma a été annulée fin mars, moins de deux semaines après qu’on les ait autorisés à redémarrer, selon les médias d’État. De nombreuses attractions touristiques de Shanghai ont été ouvertes pendant 10 jours, avant d’être à nouveau fermées le 31 mars.

Après que des images de la foule à Huangshan soient apparues sur les médias sociaux, le Quotidien du peuple, le journal officiel du Parti communiste, a émis une sévère réprimande aux touristes, leur demandant de ne pas se rassembler.

Dans un commentaire publié sur le site web du journal, un rédacteur d’opinion a déclaré que s’il était compréhensible que les gens veuillent sortir après avoir été enfermés, mais que ce n’était cependant pas le moment de cesser d’être « vigilants ». « S’il y a des porteurs asymptomatiques présents lors de rassemblements de grande envergure, les conséquences seront graves », selon l’article. Selon le journal, Huangshan a depuis annoncé qu’il ne recevrait plus de touristes.

Troisième vague

A Hong Kong le 30 mars.
A Hong Kong le 30 mars.© Reuters

Les inquiétudes concernant le fait que la Chine n’assouplisse pas trop tôt ses restrictions sur les coronavirus ont conduit les experts et les autorités de Hong Kong à mettre en garde contre la possibilité d’une « troisième vague » d’infections dans la ville.

S’adressant aux journalistes locaux dimanche, l’épidémiologiste de Hong Kong Yuen Kwok-yung a déclaré qu’il pourrait y avoir une « nouvelle vague » de cas en Chine continentale, à cause d’infections importées d’Europe et des États-Unis.

« Donc à Hong Kong, nous pourrions avoir une troisième vague de cas provenant du continent après une deuxième vague… L’épidémie est toujours grave. À ce stade, il ne faut pas être trop optimiste. Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’insuffisance des tests sur les patients présentant des symptômes légers, ce qui nous empêche de couper la chaîne de transmission », a-t-il déclaré.

Hong Kong tente toujours de contenir une deuxième vague de cas importés après que des citoyens et des expatriés de retour d’Europe et du Royaume-Uni aient provoqué une nouvelle épidémie fin mars.

En un peu moins de deux semaines, le nombre d’infections locales est passé de 317 à près de 900. Le responsable du Conseil exécutif de Hong Kong, Bernard Chan, a déclaré dimanche à la chaîne publique RTHK que le gouvernement de la ville avait encore des mesures plus strictes à prendre pour contenir l’épidémie de coronavirus.

Ces mesures pourraient à permettre aux restaurants de servir à « emporter uniquement » ou même un confinement de toute la ville.

« Cela pourrait aussi risquer de semer la panique, mais nous devons accepter que cela puisse être nécessaire si l’alternative est le risque de quelque chose de pire », a-t-il déclaré.

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