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Cambodge: 10.000 personnes manifestent contre la négation des crimes des Khmers rouges

Le Vif

Environ 10.000 personnes ont manifesté dimanche à Phnom Penh contre un député de l’opposition accusé d’avoir remis en cause l’existence d’une sinistre prison du régime des Khmers rouges alors que le parlement cambodgien vient de voter une loi punissant la négation de leurs crimes.

Les manifestants se sont rassemblés dans un parc de la capitale pour écouter des rescapés de la prison de Tuol Sleng, à Phnom Penh, dans laquelle 15.000 personnes ont été torturées avant d’être exécutées. « Ses propos m’ont profondément blessée et mis en colère », a réagi Nov Sorn, 61 ans, qui a perdu son mari, son père et un frère sous le régime des Khmers rouges. Chum Mey, un célèbre détenu aujourd’hui âgé de 83 ans, a juré de ne « laisser personne contrefaire l’histoire » tant qu’il vivrait.

Les manifestants ont ensuite défilé vers le siège du principal parti d’opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), dont le député est le numéro deux. Des milliers de Cambodgiens seraient par ailleurs descendus dans la rue dimanche à travers le pays.

Dans un enregistrement publié le mois dernier sur un site du gouvernement, Kem Sokha affirmerait que la prison de Tuol Sleng a été mise en scène par les soldats vietnamiens après qu’ils eurent chassé les Khmers rouges du pouvoir. Il prétend que ses propos ont été délibérément coupés et tronqués et le CNRP a accusé le pouvoir de vouloir « créer des problèmes politiques » avant les législatives du 28 juillet.

Le parlement cambodgien a voté vendredi une loi controversée qui punit de deux ans de prison la négation des crimes des Khmers rouges, un dossier qui s’est imposé au coeur de la campagne électorale à moins de deux mois du scrutin.

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