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Biden: « La guerre contre le Covid-19 est loin d’être gagnée »

Le Vif

Le président américain Joe Biden s’est félicité lundi de l’accélération spectaculaire du rythme de vaccination aux Etats-Unis mais a appelé les Américains à ne pas baisser la garde.

« La guerre contre le Covid-19 est loin d’être gagnée », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche face aux signes inquiétants d’une résurgence de la pandémie. « Portez des masques! C’est un devoir patriotique! », a-t-il martelé.

Accélération de la campagne de vaccination

Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu’ils accéléraient leur campagne de vaccination, en rendant presque tous les adultes éligibles d’ici trois semaines, face aux signes inquiétants d’une résurgence de la pandémie.

Le président américain Joe Biden va annoncer que 90% des adultes américains seront éligibles au vaccin contre le Covid-19 d’ici le 19 avril, a indiqué l’exécutif américain.

Lors d’un discours depuis la Maison Blanche, M. Biden appellera également les Américains à ne pas baisser la garde et à respecter les gestes barrières au moment où le nombre de cas est reparti à la hausse aux Etats-Unis.

Dans la matinée, une haute responsable sanitaire de la Maison Blanche avait exhorté, très émue, les Américains à respecter « encore un peu » les mesures contre la propagation du coronavirus, en confiant craindre « un désastre imminent ».

Tenant à sortir un moment de son « discours » de directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique, Rochelle Walensky a appelé toutes les personnes influentes à « sonner l’alarme ».

« Je vais prendre le temps de la réflexion sur l’impression tenace que j’ai d’un désastre imminent », a-t-elle lancé, lors d’un briefing de l’équipe de lutte contre le Covid-19 de Joe Biden.

« Nous avons (…) tellement de raisons d’espérer. Mais en cet instant, j’ai peur », a-t-elle confié.

Après être resté stable pendant plusieurs semaines aux Etats-Unis, le taux d’infection repart désormais à la hausse, avec les chiffres les plus récents montrant une moyenne, sur sept jours, proche de 60.000 nouveaux cas quotidiens.

Ceci représente une augmentation de 10% comparé à la semaine précédente. En parallèle, les hospitalisations ont augmenté à 4.800 par jour, contre 4.600 sur les sept jours précédents.

Et les décès ont augmenté de 3%, jusqu’à environ 1.000 personnes chaque jour.

Revenant sur son expérience de médecin à l’hôpital, en première ligne pendant les débuts de la pandémie, Rochelle Walensky a dit savoir ce que c’est que « d’être la dernière personne à toucher l’être cher de quelqu’un d’autre parce que ceux qui l’aiment n’ont pas pu être là ».

Si elle a reconnu l’espoir provoqué par les « trois découvertes scientifiques historiques » derrière les vaccins utilisés aux Etats-Unis, la directrice des CDC a également souligné que la part de la population déjà vaccinée n’était pas encore suffisante pour empêcher un nouveau pic si les Américains ne respectaient plus les gestes barrière.

– Comparaison avec l’Europe –

Elle a cité le Vieux Continent en exemple préoccupant.

« La trajectoire de la pandémie aux Etats-Unis ressemble à celle de nombreux pays en Europe, dont l’Allemagne, l’Italie et la France, il y a tout juste quelques semaines. Et depuis, ces pays ont connu une hausse constante et inquiétante du nombre de cas », a-t-elle souligné.

« J’ai vraiment hâte d’en avoir fini. Je sais que vous avez vraiment hâte d’en avoir fini. Nous y sommes presque. Mais pas encore », a encore déclaré Rochelle Walensky, la voix tremblante, par visioconférence.

« Alors je vous demande de tenir encore un peu, de vous faire vacciner quand vous le pourrez, pour que tous les gens qu’on aime soient encore là quand la pandémie se terminera ».

– Développement positif –

Aux Etats-Unis, 143 millions de doses ont été injectées et 16% de la population a été totalement vaccinée, dont près de 50% des plus de 65 ans.

Dans un développement positif lundi, une étude menée en conditions réelles a établi que les vaccins Pfizer et Moderna avaient démontré une efficacité de 90% contre une infection au coronavirus.

Menés auprès d’un peu moins de 4.000 soignants américains vaccinés, entre décembre 2020 et mars 2021, ces travaux ont également montré qu’une vaccination partielle avec une seule dose de l’un de ces deux vaccins –basés sur la technologie de l’ARN messager– avait permis une protection de 80% deux semaines après l’injection.

Cette étude s’ajoute à l’ensemble croissant de données montrant que les vaccins n’arrêtent pas simplement le développement symptomatique de la maladie mais aussi les infections elles-mêmes. Ce qui en fait un outil crucial pour freiner la propagation du virus.

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