Mevlüt Cavusoglu, chef de la diplomatie turque.

Ankara dénonce une « attaque qui dépasse les bornes » de la part de Macron

Le Vif

Ankara a dénoncé mardi « une attaque qui dépasse les bornes » de la part du président français Emmanuel Macron, qui a critiqué le « recul » de l’Etat de droit en Turquie et évoqué la façon dont elle utilisait les migrants pour « faire pression » sur l’UE.

« L’attaque de Macron contre la Turquie dépasse les bornes », a déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu à l’agence de presse officielle Anadolu.

« Je le compare à un coq qui chante alors que ses pieds sont enfouis dans la boue », a-t-il ajouté.

M. Macron a déclaré mercredi devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg que, trente ans après la chute du Mur de Berlin, des droits fondamentaux étaient remis en cause dans certains pays.

Il a alors cité la Turquie, « où l’Etat de droit recule, où les procédures judiciaires ouvertes contre les défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des universitaires doivent faire l’objet de toute notre vigilance ».

M. Cavusoglu a également dénoncé les déclarations de M. Macron sur la question migratoire.

« Combien de réfugiés Macron a-t-il laissé entrer dans son pays? », a réagi le chef de la diplomatie turque, fustigeant également le président français pour son accueil à Paris de miliciens kurdes des « Forces démocratiques syriennes » (FDS), qualifiés de « terroristes » par Ankara.

La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont une grande majorité de Syriens, et le président Recep Tayyip Erdogan a menacé début septembre d’en laisser affluer une nouvelle vague vers l’UE s’il n’obtenait pas davantage d’aide internationale. Ankara souhaite la création en Syrie d’une « zone de sécurité » où ils pourraient retourner.

A Strasbourg, à une députée grecque qui faisait état d’une « nouvelle très grande crise » avec l’arrivée de 20.000 migrants durant les trois mois d’été, M. Macron a répondu être « pleinement conscient de ce que la Grèce vit aujourd’hui ».

« Vous avez parfaitement raison de dire que ceci est un moyen de pression de la Turquie », lui a répondu le président français, ajoutant ne pas penser que « la bonne réponse soit de céder à la pression » et appelant à une coopération avec Ankara.

Mais, « en aucun cas, notre agenda en Syrie ne doit être dicté par cette pression turque », a-t-il déclaré.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire