L'avocate et juriste Camille Kouchner témoigne pour ne plus se sentir coupable. © wikipedia/charles kadri

Affaire Duhamel: l’inceste, l’emprise et le secret

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Depuis sa parution, le livre de Camille Kouchner, La familia grande (Seuil, 208 p.), secoue le microcosme parisien en raison de l’inceste sur son frère jumeau dont l’auteure accuse le politologue, constitutionnaliste et figure de l’université Sciences Po, Olivier Duhamel.

Au-delà des conséquences de cette révélation et du secret qui a entouré les faits connus de figures de l’establishment politico-médiatique, il est un bouleversant témoignage sur une famille qui avait beaucoup d’atouts pour être heureuse et dont l’aventure tourne au désastre.

La jeune Camille Kouchner est ainsi ballottée entre une mère, Evelyne Pisier (soeur de l’actrice Marie-France Pisier), follement éprise de liberté au point de laisser ses enfants désarmés, un père, le médecin humanitaire puis homme politique Bernard Kouchner, absent et gueulant, et un beau-père, Olivier Duhamel, qui dans ce contexte fragile, la rassure et lui donne confiance.

Aussi, quand elle apprend que le père de substitution tant aimé abuse de son frère, elle ne dit rien parce que celui-ci la supplie de se taire et parce qu’elle se range à l’idée qu’en parler poussera sa mère, devenue dépressive, au suicide.

Mais le « serpent » de la culpabilité va la ronger de plus en plus jusqu’à en devenir insupportable: « En ne décrivant pas ce qui arrivait, j’ai participé à l’inceste. Pire, j’y ai adhéré. » Confrontée au déni de sa mère face à la réalité révélée, elle comprend alors que si c’est elle qui met des mots sur leur silence, le calvaire de son frère prendra une autre réalité.

Sans doute espère-t-elle le sauver et se sauver.

Affaire Duhamel: l'inceste, l'emprise et le secret

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