Anne-Sophie Bailly

Le fil rouge d’Ursula von der Leyen évident, mais suffisant?

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

De discours en discours, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen indique clairement la voie qu’elle a choisi pour une Europe verte, numérique, résiliente. Plus humaine aussi dans sa politique migratoire Reste à voir si les Etats lui emboîteront le pas.

Volontariste et résolument tourné vers demain. Le premier discours sur l’Etat de l’Union d’Ursula von der Leyen s’inscrit dans la droite ligne de celui qu’elle avait prononcé lors de la présentation du plan de relance post-Covid de l’Union NextGenerationUE. Le fil rouge est le même: installer une Europe plus verte, plus numérique, plus résiliente. Plus humaine aussi dans sa politique migratoire avec la promesse de revoir le règlement de Dublin.

La présidente de la Commission a donc et comme attendu annoncé un relèvement de l’objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 à -55 % par rapport au niveau de 1990, contre un objectif jusqu’ici fixé à -40%, avec toujours la neutralité carbone en ligne de mire pour 2050.

Comme prévu aussi, un large chapitre a été consacré au futur d’une Europe numérique avec des objectifs ambitieux en termes de cloud, d’intelligence artificielle, de 5G, d’identité numérique. Le tout soutenu par un budget conséquent puisqu’un cinquième de l’enveloppe sera consacré à la réalisation de ces objectifs.

Naturellement, un large pan du discours s’est focalisé sur la santé. La crise du coronavirus ayant mis en exergue l’impossibilité pour l’Europe de faire face, de manière efficace et coordonnée, à une telle pandémie. Renforcer la politique sanitaire commune sera donc logiquement un autre objectif prioritaire de la Commission. En tout cas au sein du cadre restreint que lui permettent les traités.

Car malgré tout l’optimisme affiché par la présidente, et le fil rouge évident qu’elle tisse avec volonté de discours en discours, ce seront l’espace laissé par les Traités et la volonté des Etats membres de mener à bien ces politiques qui transformeront ces ambitions en concrétisations. Ou pas.

Et la vitesse à laquelle les calculettes -belges notamment- ont été sorties pour compter combien d’êtres humains allaient être accueillis après les incendies qui ont secoué le camp de réfugiés de Moria, n’en est pas le signal le plus encourageant.

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